#41868
bzo
Participant

c’est mystérieux, le désir tourné vers soi,
chercher du plaisir, chercher à se satisfaire,
sans essayer de substituer de la pornographie
ou des fantasmes, associés éventuellement à des objets,
pour pallier à l’absence du corps de l’autre,
à l’absence du désir de l’autre, tourné vers notre propre corps

le désir tourné vers soi,
se désirer comme on désirerait quelqu’un d’autre
et arriver à se satisfaire avec le même degré d’intensité, voire plus
que si on avait eu une interaction sexuelle avec autrui,
cela peut paraitre incongru, voire impossible, pour certains,
maladroit, claudiquant, pâle, dérisoire, maladif, au mieux,
ah ils ne savent pas, comment pourraient-ils savoir,
ce n’est pas quelque chose que l’on peut appréhender avec son intellect,
il faut l’avoir vécu dans sa chair ou du moins fortement pressenti

les femmes,
enfin celles qui explorent avec curiosité, gourmandise et audace, leur sexualité,
savent que leur plaisir n’a fondamentalement besoin de personne,
juste de leur désir, de leur corps et de ses ressources secrètes,
qu’on peut très bien danser, toute seule, même en présence de l’autre,
vaut mieux même souvent

la déraison dans la chair, n’a pas de limites, seul ou à plusieurs,
le désir est magique, le désir peut tout,
le libérer,
pour qu’il ne soit plus conditionné à aucune présence,
c’est être doublement présent,
présent à soi-même, comme présent à l’autre

notre chair est chaude, notre chair ne demande qu’à frémir,
une plaine de jeu pour le désir,
rendre autonome celui-ci, capable de s’élancer éventuellement, sans aucun support extérieur,
que notre corps devienne, pour quelques instants, comme un palais aux fenêtres illuminées,
vibrant d’une fête dans toutes ses pièces,
à habiter, selon les moments, tout(e) seul(e) ou à plusieurs