#42260
bzo
Participant

ceci est mon jardin secret,
étranger qui passez par ici, attention où vous mettez les pieds,
pas marcher sur les fleurs,
respecter le moindre papillon qui vole, le moindre insecte qui rampe,
aussi insignifiant, aussi terne, d’aspect, soit-il

bon, c’est n’importe quoi, ce que je viens d’écrire, bien sûr,
ce sont des images sans grand sens, c’est bidon,
rien n’est innocent par ici, pas pour un sou,
le ruisseau qui irrigue mon jardin secret
qui rend les plantes, par ici, si verdoyantes, si éclatantes,
qui fait qu’il y a une faune tellement abondante
que cela court, que cela vole, que cela saute, dans tous les sens,
c’est le stupre

il donne vie à tout par ici,
tout par ici le consomme par les racines,
s’en imbibe, s’en abreuve, s’en désaltère,
tout vibre, tout fourmille, tout autour,
plein de vie, grâce à lui

mon jardin secret, baigne donc dans la luxure jusqu’au cou,
et je me sens, au milieu de tout cela,
comme dans mon nid, bien au chaud,
à poil, les couilles reposant sur l’herbe,
je m’exhibe avec des mots et j’aime cela,
par moments, j’ai l’impression de me promener, bandant sous vos yeux,
et fièrement m’exclamant à tout bout de champ,
“belle érection, n’est-ce pas, belle érection!
voyez comme c’est rigide, comme c’est turgescent! on voit bien les veines,
on voit bien comme cela monte avec une légère courbure, un léger arc,
il faudra que je mesure l’angle, un de ces jours!”

je partage donc avec vous, inconnus, mes émois, mes ruts, mes orgasmes,
mon intimité la plus troublée, la plus troublante,
là où le genre dans ma chair devient indistinct,
où toutes les frontières de mon identité sexuelle s’effacent,
mes expérimentations les plus radicales

ce féminin dont je me laisse envahir,
que je laisse prendre possession de mon corps et de mon âme, durant les séances,
je ne vous en cache rien, je vous en révèle tout,
je vous ai avoué déjà maintes fois qu’il m’arrivait de gigoter le cul comme une femme
et que quand j’écarte les cuisses,
j’ai la sensation d’avoir au milieu, un pussy
comme un puit de chaleur tournante, prêt à entrer en action

oh comme c’est divin de recevoir dans sa chair,
d’être devenu un réceptacle, corps et âme, accueillant et encore accueillant,
s’imbibant comme une éponge,
d’avoir la sensation qu’un océan se déverse en soi
on est comme une terre fertile, capable de moissons en quelques secondes,
les quatre saisons passent en un clin d’oeil

mais ça m’a pris quand même un certain temps, un temps certain, pour me livrer comme cela,
ce sont des choses que je ne dirai jamais, ô grand jamais, aux gens autour de moi,
qui me sont proches et que j’aime,
le sexe tel que je le pratique en solitaire, tellement dans la transgression,
n’est pas pour toutes les oreilles, n’est pas pour tous les yeux, ​
encore ce matin, j’exposai avec moultes détails,
mes expérimentations de contractions, debout aux toilettes, avec un étron coincé dans le fion,

vous avez une vue plongeante sur tout ce qui se passe dans mon jardin secret,
je ne vous épargne aucun détail, vous êtes aux premières loges,
je passe entre les rangées, avec des loupes et des jumelles que je distribue
pour que vous ne ratiez rien du spectacle,
sur les planches s’ébattent passionnément le couple qui a poussé en moi,
deux belles plantes qui s’enlacent inlassablement,
qui frémissent de toutes leurs feuilles