#42721
bzo
Participant

je réapprends à dialoguer en tête à tête exclusivement avec ma prostate,
un royaume à reconquérir
qui a été enfoui peu à peu sous les sables, chez moi, il y a quelques années
un tellement autre versant de la montagne que mon mode yin

le plus dur, c’est retrouver la patience,
toute une discipline au début,
accepter que le plaisir n’est pas instantané,
ne se répand pas à tout le corps rapidement,
que les sensations ne varient pas constamment
comme avec mon mode yin,
qu’il n ‘y a pas cette sensation de complicité,
d’intimité fusionnelle,
avec mon corps,
qu’on ne ressent pas cette dualité masculin-féminin, à l’oeuvre

les enjeux sont tellement différents, dans le massage prostatique,
les préliminaires n’ont de sens
que dans la mesure où ils aboutissent à des orgasmes, après un certain temps
sinon on reste insatisfait

alors que dans le mode yin, il n’y a pratiquement que des préliminaires,
je recherche les nuances de sensations, je recherche la volupté,
je recherche la communion avec mon corps
et la forme de jouissance qui s’installe,
je l’appelle jouissance
mais c’est peut-être juste de la volupté qui est devenue extrêmement intense et ineffable,
bah c’est déjà pas mal, tout cela,
de quoi satisfaire largement

néanmoins, retendre aussi la corde du plaisir prostatique sur mon arc,
ce sera encore mieux,
là ce sera complet, là j’occuperais vraiment tout le spectre possible,
du plaisir en solitaire, enfin celui qui m’intéresse

pourquoi je ne l’avouerais pas, cela me manque les orgasmes prostatiques,
si je devais choisir, je choisirais mon mode yin
mais s’il y a moyen d’avoir les deux, alors ce sera juste parfait

après c’est pas encore fini, bien sûr,
ce n’est jamais fini,
il me restera le tantrisme, cet autre royaume, à explorer plus sérieusement,
dans trois ans , je suis à la retraite,
plein de pain délicieux sur la planche,
qui m’attend

cependant désormais le plaisir prostatique est là constamment, il monte en puissance,
l’autre jour dans la forêt, je l’ai conté, j’ai un délicieux petit orgasme,
ici chez moi, c’est autre chose, mon corps est en mode sans restriction, il en veut, le bougre,
il est affamé, je l’ai habitué à des plaisirs consistants, massifs et sans concessions

la piste est construite et m’invite constamment à décoller, à aller faire du vol plané en l’air,
à monter jouer avec les nuages,
je dois retrouver mes déclencheurs prostatiques, toute leur puissance,
comme je les avais à l’époque,
qui m’avaient permis même un jour d’avoir un super O de 5 bonnes minutes au premier contact du masseur

bah, Rome ne s’est pas bâtie en un jour
et puis j’ai déjà Paris et ses mille et nuits, dans ma besace