#43018
Andraneros
Participant

Je fais encore un long message mais ce sujet est très important à mes yeux et ne permet pas d’apporter des réponses simples.
Tu disais il y a 3 ans :

Elle est quand même frustrée de me voir prendre autant de plaisir sans elle

Tu écris @Helixir4 :

ma femme se sent en concurrence avec l’Aneros

C’est un vrai problème. Ta femme se sent toujours en situation d’insécurité face à ta capacité de prendre un grand plaisir sans avoir besoin d’elle ou à prendre plus de plaisir sans elle qu’avec elle. J’identifie 2 causes possibles (il peut y en avoir d’autres bien sûr que je n’identifie pas faute des informations utiles ou par manque de compétence).

– A) Elle vit le temps que tu consacres, même en toute discrétion, à tes sessions comme une forme d’infidélité ; elle vit le développement de tes capacités orgasmiques comme la recherche d’une jouissance qu’elle ne sait plus te procurer. Cet état d’esprit lui fait craindre que tu ne la quittes un jour pour vivre bien mieux ta sexualité avec une autre personne. Tu dois tout faire pour lui prouver ta fidélité, ce que tu fais déjà et encore plus, beaucoup plus…

– B) Contrairement à toi, elle ne peut plus ou ne sait plus vivre en conscience l’expression de ses pulsions sexuelles, c’est à dire vivre sans réserve et volontairement des états d’excitation sexuelle jusqu’à l’explosion orgasmique. En le faisant tu te mets en dehors de son monde et tu deviens une forme d’étranger. C’est bien ce que tu notes :

La confiance, son appétence pour sexoplorer est quasi nulle et avoir été confrontée à la mienne l’a bloquée. Cela lui a renvoyé de la culpabilité de ne pas réussir à le faire.

Que mets-tu ou, si vous en avez discuté, que met-elle dans cette notion de culpabilité ? L’incapacité de ta femme a retrouver le même désir que lors de vos premières années ensemble ? Tu mentionnes « une terrible maladie qui met 15 mois entre parenthèses » ; nous avons traversé ce genre de situation qui a duré pour nous plusieurs (trop) longues années en différents épisodes. Ma femme a finalement réussi à retrouver le désir de jouir et vit aujourd’hui sa sexualité avec beaucoup plus d’intensité que lors de ses « belles années » selon ce qu’elle me dit. Selon sa ou leur nature son ou ses blocages ne sont peut-être pas définitifs.
Tu le notais déjà il y a 3 ans :

Quand je propose des séances de te tendresse c’est jamais le bon moment car pas de spontanéité soit disant.

Ce point n’est plus seulement une question de confiance en toi ; il est bien plus personnel. Je répète ce qui s’est passé dans mon couple (et n’est probablement pas directement transférable au tien) c’est que ma femme a accepté l’idée de (ré)apprendre à jouir avec bonne conscience, sans honte, encouragée par
• mes progrès en la matière
• et le constat associé que je restais le même à ses côtés.

Avec mes encouragements elle a su retrouver l’envie de jouir et surtout l’envie de jouir SEULE, de se masturber. Grâce au Womanizer (ce peut être n’importe quel autre support de stimulation sexuelle) elle a découvert qu’elle pouvait elle aussi jouir plus (ou autrement) et donc qu’elle pouvait améliorer son plaisir. Ce fut ce que j’appelle le déclic. A partir de là elle a commencé à « sexplorer » à sa manière en toute liberté, sans que j’essaie d’orienter sa « sexploration ».

Tu disais aussi :

Elle n’aspire pas du tout au tantrisme. Elle dit que je cherche une sexualité spirituelle un peu mystique.

C’est une raison légitime mais tu peux facilement l’écarter à ses yeux en utilisant un vocabulaire très concret et pragmatique. Tu disais aussi :

Pour ma femme l’orgasme avec le clitoris est ultra proche de ce que ressentent les hommes.  Une fois la jouissance on baisse le rideau et dodo. Et elle fait tout pour le consommer rapidement voir post plus haut.

L’intérêt d’une approche tantrique en dehors de toute spiritualité est d’aider à découvrir que la stimulation érotique ne se réduit pas à la stimulation génitale mais englobe à la fois un décor, un renoncement à l’immédiateté (prendre son temps, donner son temps), un échange tactile étendu à tout le corps, beaucoup de détente, beaucoup de douceur, en bref tout un état d’esprit qui conduit à intérioriser la montée de la jouissance. On se libère des contraintes orgasmiques telles qu’elles sont vécues dans notre culture occidentale moderne. On revient à ce que tu mentionnais :

Un bel équilibre s’était créé avec bcp de tendresse et de bons câlins. Et puis la routine deux refus de suite et je me ferme… Du coup je suis moins tendre moins tactile..

C’est un point sur lequel tu peux avoir besoin de beaucoup de patience même si elle ne semble pas récompensée sur le moment. J’ai eu moi aussi à faire l’effort de renoncer à mes attentes (j’étais dans le même état d’esprit que toi) pour offrir plus de liberté à ma femme, liberté de recevoir selon sa disponibilité, liberté de s’offrir selon son désir, liberté de donner quand elle en avait envie. Ma chance a été que cette période a été assez brève. Ma chance a été que mon cheminement prostatique était déjà suffisamment avancé pour me combler (donc faciliter ma patience) et encourager ma femme à se lancer à son tour dans le développement de ses capacités orgasmiques.

Enfin :

Ma femme a peur que mes demandes ne cesseront jamais et d’en vouloir toujours plus.

Si je reformule ce qu’elle te fait comprendre on peut dire qu’elle a peur que le déséquilibre présent dans votre relation se prolonge . En te lisant il me semble clair que tu ne demandes pas de plus en plus de disponibilité sexuelle à ta femme ni que tu lui reproches de plus en plus son manque d’appétit à développer ses savoir faire dans le domaine sexuel.

Tu peux renoncer, au moins provisoirement, à ce qu’elle te rejoigne dans ta démarche de développement personnel basé sur la sexualité (plus facile à faire si ton parcours prostatique commence à te combler). Tu peux lui proposer de mettre son énergie dans un projet de développement personnel très différent (musique, arts plastiques, écriture, sport, yoga, méditation etc) et de l’aider à s’organiser, de la soutenir. Tu peux ainsi l’aider à effacer le déséquilibre présent en l’aidant à développer un second pôle de développement personnel dans votre couple, le sien. C’est une idée. Ce n’est pas un conseil en tant que tel. Ce pourrait être un sujet de discussion non polémique entre vous.

Bon cheminement @Helixir4.