#43044
bzo
Participant

ma volonté et mon désir, semblent se confondre,
ce n’est qu’une illusion, bien sûr
mais tout n’est qu’une illusion, jusqu’à un certain point, dans le plaisir,
il faut juste parvenir ce que cette illusion
devienne suffisamment dense, suffisamment forte,
pour qu’elle se matérialise dans notre chair
et alors déjà, c’est une sensation qui nous fait vibrer,
qui a de la consistance, un pouvoir suprême en nous,
qui nous semble plus réelle que n’importe quoi, au monde,
pendant les quelques instants de l’action

ma volonté et mon désir, semblent se confondre, donc,
il serait plus juste d’écrire,
que je suis totalement à l’écoute de mon désir,
parfaitement synchronisé à lui,
ainsi, je surfe sur la vague, à tel point,
que je semble la mener,
alors que je suis juste, parfaitement dessus,
sur son museau écumant, comme à cheval

tout semble venir se déverser,
mon monde intérieur et celui du dehors,
dans le creuset ardent de l’instant,
je suis là, à califourchon dessus, en équilibre instable,
je sens la gueule même du volcan, sous moi,
délicieux, ineffable, brouet

mon corps m’accorde cette fleur
de me donner l’illusion de mener le bal,
que c’est moi qui décide,
je me suis totalement plié à lui
et ainsi il m’accorde cette illusion
d’avoir les pleins pouvoirs

chaque cellule de l’eau, dans la vague,
est comme un petit engrenage,
mes mains, mes hanches, bougent lentement, très lentement,
pour dégager la quintessencielle substance
de ce qui s’éveille en moi,
de ce qui s’élance, une fraction de seconde,
essaim de libellules colorées qui voltigent, qui virevoltent

je sens chaque engrenage qui se met à bouger,
je les sens s’emboîter les uns par rapport aux autres,
cela peut prendre quelques instants pour qu’ils se synchronisent parfaitement,
les dents de chaque, bien emboîtées par rapport aux dents de celui, à côté,
que tous tournent à la même vitesse, de concert,
pour former la mer ondulante, dansante
qui glisse comme un rêve éveillé dans notre chair

la sensation court en moi, m’emplit,
déborde bientôt de tous les côtés,
semble m’emporter dans l’espace,
les objets autour de moi, sont recouvertes de mes sensations,
mon être les éjacule rythmiquement, dans toutes les directions,
par jets denses et inlassables

je sens que cela sort de moi, que cela asperge continuellement,
ma chair est tellement frottée, caressée, au passage, quand cela coule ainsi,
l’espace autour de moi, dégouline,
mon corps est grand ouvert, par tous ses sas,
cent mille canons à sensations, dépassent du vaisseau, tremblant et se balançant langoureusement,
crachant leur soie