cela me semble s’inscrire dans une continuité
si je compare à ce que je vis,
c’est pertinent, je crois, de faire cette comparaison,
je vois très bien ce que tu veux dire,
le yin peut envahir notre chair tellement puissamment,
il me semble que c’est ce que tu es en train de vivre,
de plus en plus
oui, à partir d’un moment, on a incroyablement cette sensation
qu’une femme a envahi notre chair,
on sent ses seins, on sent ses hanches, on sent son sexe,
on sent ses mouvements, ses gestes,
son animalité gracieuse,
la grâce ondulante, lascive, de ses hanches
qui nous habite de plus en plus,
c’est très troublant de vivre cela dans sa chair,
une caresse intérieure, au moindre mouvement,
au moindre déplacement,
enfin chez moi, c’est devenu comme cela
mais oui, je sais, cela reste toujours bizarre, malgré tout,
je n’arrête pas d’être ébloui par cela,
notre corps comporte tellement de strates mystérieuses
et ces frontières entre le masculin et le féminin,
chez moi, se sont tellement effacées quand je suis en action,
ne fût-ce que pour deux, trois secondes,
c’est tellement bon de me sentir ainsi,
j’aime tellement cela,
l’impression d’avoir appris une seconde langue avec mon corps,
une langue perdue du fond de mon être,
une langue qui aurait pu être la mienne à la naissance
mais le hasard et les chromosomes, en ont décidé autrement
il y a quelque chose de total, là-dedans,
une unité qui se fait en nous
et on sent tout cela, grâce à la complicité de notre corps,
elle nous révèle à nous-même,
elle nous dévoile à nous-même