pour la première fois depuis bien longtemps,
je me suis enfermé dans les toilettes de ma boîte,
pour m’offrir quelques moments de détente voluptueuse, de sensualité débridée,
tout seul, comme un grand
forcément, deux années de covid et de télétravail,
ça m’a quelque peu, éloigné des lieux et de ce genre de pratique, hors de chez moi,
on n’a commencé à retourner sur place, un jour par semaine,
que depuis un peu plus d’un mois
et je n’avais pas trop la tête à cela,
je me réacclimatais
mais là, pour la première fois, deux jours par semaine,
j’ai repris directement mes petites habitudes
et j’ai pu mesurer durant ces quelques minutes d’intimité ardente,
debout dans les toilettes,
à quel point, en deux ans, j’ai fait des progrès
la tête, un peu penchée en avant, le front appuyé contre le mur,
le pantalon et le slip baissés, mes cuisses venant se frotter contre les génitaux
tandis qu’en même temps, des contractions montaient,
j’avais une main qui s’égarait avec passion sous la chemise,
caressant un sein, l’agrippant, le pressant,
s’éloignant un peu, frottant tout autour
j’aimerai pouvoir faire ressentir quelques instants à ceux qui me lisent,
ce que j’ai vécu, durant ces quelques minutes,
les mots, aussi riches, aussi , puissants, soient-ils,
ne pourront restituer jamais les sensations elles-mêmes,
l’état de transe sexuelle copulatoire
dans laquelle j’ai été plongé instantanément,
à quel point c’était réel,
à quel point, je me baisais,
à quel point je le vivais
le yin et le yang, désormais,
sont tellement libres et capables de venir prendre possession de mon corps,
le processus est devenu tellement affuté, tellement puissant,
que là en ces lieux, éloignés de mon bac à sable habituel,
dès que je me suis mis en mouvement,
dès que les contractions ont pris leur rythme de croisière,
celui d’une pénétration langoureuse, calme et fouillant minutieusement,
accélérant, ralentissant, changeant de trajectoire, variant les effets
la perfection, la finesse, et la précision, des sensations,
étaient éblouissantes,
à quel point, je ressentais en même temps
cette ivresse mâle toute particulière, d’avoir un gourdin gorgé de sang, dressé ,
on se sent tout puissant de pouvoir pénétrer ,
d’aller et venir en quelqu’un, avec
et en même temps, avec une parfaite clarté,
je sentais un dard remonter en moi,
me fouiller, mettre le feu partout sur son passage,
mes hanches dansaient, je m’ouvrais, j’accueillais, je réceptionnais,
je me laissais aller, entraîner, de plus en plus,
par ce petit bélier qui me rendait instantanément fou de bonheur,
faisant fondre mes entrailles avec ses va et vient
je poussais un gourdin, je le frottais autant que possible,
je jouais avec, je changeais sa trajectoire
et directement, je sentais le yin,
comment il réagissait, au quart de tour à chacune de mes variations,
de mes changements de vitesse ou d’angle de remontée,
c’était une parfaite symbiose, une parfaite coordination,
la perfection d’une union où une seule chair se dédouble
pour dans la foulée, immédiatement fusionner ardemment
comme je me baisais, comme c’était passionné,
comme je me sentais amant, comme je me sentais amante,
nous nous réunissions, nos corps se fondaient l’un dans l’autre,
c’était splendide,
être capable de vivre des moments comme cela,
quelle merveille, quelle chance unique