durant la journée,
je n’ai quasi plus de moments dédiés, où je ne me consacre qu’à cela,
plus vraiment de séances au lit, en mode yin, en tout cas,
ni même de micro-séances
je ne suis plus intéressé actuellement
qu’à ces très brèves mais innombrables injections
dans mes faits et gestes du quotidiens,
ainsi, la complicité avec mon corps, la communion, avec lui,
est ressentie avec une intensité remarquable
en faisant n’importe quoi, soudainement mon geste dévie un peu, se ralentit,
mes cuisses se rapprochent, un instant, de mes génitaux,
j’ondule vaguement,
enfin, cela peut être pas mal de choses
et instantanément, mon corps est envahi du yin,
ce n’est plus mon corps d’homme, juste mon véhicule de tous les jours
mais un autre corps, en même temps masculin et féminin
dont les deux parts s’entremêlent, se font l’amour
ainsi, parfois, juste pour une seconde ou deux
mais le temps n’a tellement plus d’importance, que cela ne dure si peu,
l’intensité est instantanée, magnifique,
ressentie partout, dans tout mon être
et comme je l’ai écrit plus haut, si particulière
la sensation de se faire l’amour, ressort tellement ainsi,
quand c’est un geste , un mouvement, une position du quotidien
de mon corps de tous les jours
qui est interrompu, un instant,
qu’il fleurit brièvement,
moment magique, moment d’incandescence,
moment de fusion avec mon corps
mais je multiplie ces moments, ils sont innombrables,
cela me fait comme un collier de félicité, au cou de ma journée,
le plaisir ne me quitte jamais, en fait,
je le sens constamment en moi,
juste qu’il s’exprime différemment
mais sa présence est constamment en moi,
comme un gros oiseau perché,
il bat des ailes, un instant et tout de suite, je m’envole,
je suis empli de plumes qui bougent de tous les côtés