ce que j’ai décris plus haut,
cet équilibre entre les énergies en circulation,
pendant plusieurs jours, je l’ai atteint,
en adoptant des contraintes, à ma façon d’utiliser les mains sur la peau,
soit, en n’utilisant que le bout de mes doigts,
soit, en gardant les mains à peu près immobiles, quelque part, sur mon corps,
cela permettait de bien me connecter à celui-ci,
de bien être à son écoute,
tout en éveillant tout un carrousel, sans cesse changeant, de sensations
dès qu’on utilise les paumes aussi à plat,
on s’engage , en fait, sur un chemin beaucoup plus étroit, beaucoup plus instable,
beaucoup plus déchaîné, aussi, encore,
ne pas le faire pendant plusieurs jours,
m’a permis d’apprendre à bien sentir cet équilibre entre les énergies qui circulent en moi
et à bien le garder en point de mire, tout le long des instants
cependant c’était une étape intermédiaire,
désormais depuis hier soir, je peux à nouveau faire ce que je veux avec les mains,
les laisser divaguer au gré de mon désir, sur la peau,
les laisser générer comme elles le veulent,
je parviens à maintenir cet équilibre entre les ondes du bassin
et celles générées par le reste de mon corps, constamment
je me concentre désormais uniquement
à être le plus fusionné possible dans l’instant, à mon corps,
c’est une sorte de fuite en avant,
ainsi, on garde toujours une micro-longueur d’avance
sur le déchaînement en nous,
ainsi en fait, paradoxalement,
on atteint une sorte de stabilité, dans l’instabilité,
suprêmement
autant dire, que je me concentre sur rien du tout,
sur rien et sur tout,
juste je suis là, dans l’instant, totalement à l’écoute de mon corps,
juste je tends constamment vers la perception de cet équilibre
des énergies générées de toutes parts
ce point d’équilibre
est comme un bouchon qui danserait sur des flots déchaînés,
il est là, il est submergé de toutes parts, trempé, inondé, dégoulinant,
il vacille, se penche de tous les côtés
mais constamment se redresse et danse sur les eaux
qui elles-mêmes, ne sont plus qu’une masse dansante
s’agitant de toutes parts
le point d’équilibre
est une sorte de point de focalisation dansant, insubmersible,
même si constamment vacillant, tremblant, plongé, secoué, de tous les côtés
je suis là au milieu de tout cela,
percevant, m’imbibant, ressentant, en mode majeur
dégustant l’instant ardent, l’instant incandescent,
vibrant de tout mon être
avec juste au milieu de moi-même,
flamme dansante , vacillante,
ce petit point de focalisation qui garde tout l’édifice ensemble,
tout en le laissant se désagréger, se désenclaver, exploser, se disperser,
entrer en éruption, à chaque instant,
plus rien n’est retenu, plus rien,
tout coule librement,
tout se rue divinement
mais donc, il y a quelque part, au milieu de moi,
ce petit flotteur dansant sur les flots,
c’est là-dessus que je me concentre
pour le reste, je me laisse complètement entraîner, chahuter ,
par ce divin torrent,
toujours et toujours, plus