en mode yin,
enfin, j’écris toujours mode yin
mais c’est plutôt mode yin et yang
que je devrais écrire, à chaque fois
car c’est bien l’interaction des deux
qui fait la spécificité de ma pratique,
qui en est le moteur
le couple intérieur,
réveiller à tout prix, son couple intérieur,
vivre dans sa chair,
la volupté et la jouissance,
éveillées par leur interaction
cependant, par raccourci, donc,
j’écris toujours, mode yin
car tout de même,
la puissance,
elle est bien du côté du yin,
c’est bien lui qui est le baril de poudre
quand l’éjaculation arrive,
en mode yin et yang,
c’est un tel déferlement dans ma chair,
un milliard de sabots piétinant en moi,
un milliard de sabots remontant depuis la nuit des temps,
faisant soudainement leur apparition,
déferlant dans mes cellules
il faut imaginer l’orgasme masculin classique
mais au lieu qu’il reste cantonné au bassin
et plus particulièrement au sexe,
qu’il se répande à tout le corps
et puis qu’il se prolonge de longues secondes,
jusqu’à une minute
je suis envahi de soubresauts incontrôlables,
je convulsionne,
de la lave coule sur mes cuisses, mes poils
après, je reste cloué à mon lit, de longues secondes,
tandis que mon souffle se calme,
que mon être se recompose,
quel sensation de bien-être généralisé