assis à mon bureau,
je traine devant l’écran, encore pour quelques minutes,
j’ai envie d’une petite injection de plaisir,
je resserre les cuisses sur mes bijoux de famille,
je fais monter une contraction, lentement, bien lentement
et je laisse l’autre main se poser sur ma poitrine
et commencer à dériver, tranquillement, au hasard
un petit obus, bien gentil,
s’est formé tout de suite dans mon bassin,
mélange d’ondes prostatiques et génitales,
en haut, dans mon torse,
les ondes générées par la lente caresse,
semble les inviter à venir les rejoindre,
à fusionner joyeusement,
pour aller foncer ensemble, vers mon cerveau,
pour y finir en un mini feu d’artifice soyeux
dans l’épaisseur sirupeux des secondes
car le temps a une épaisseur,
il a même un noyau, où il semble ne plus être présent
où il semble ne plus exister,
où il y a comme un vide
on peut dériver à sa surface,
c’est notre quotidien
mais là, pour quelques secondes,
j’ai entamé un plongeon,
je fonce vers les profondeurs
la machinerie habituelle,
semble, de plus en plus, tourner au ralenti,
une autre dans l’invisible, a pris instantanément, sa place
faite d’énergies, en circulation,
de sensations générées, à partir d’elles
c’est sa face cachée à mon corps, son continent secret,
l’envers joyeux, l’envers somptueux, l’envers miraculeux,
l’envers au masque lunaire,
l’envers nébuleuse, l’envers constellation, l’envers galaxie,
l’envers, nage ondulante parmi les étoiles,
l’envers où masculin et féminin, se confondent, de plus en plus,
l’envers sans fondements, sans assises,
où tout est mouvement, fluidité cristalline
et rayonnement souterrain