journée au bureau,
plus trop l’habitude, avec tout ce télétravail, d’être sur les lieux,
cela me parait encore plus interminable qu’avant,
j’ai tellement plus juste envie, que de livres, que d’art, que de théatre,
que de longues promenade en forêt,
que de luxure,
oh oui, de luxure à volonté, nuit et jour, 24h sur 24, si j’ai envie,
de me coucher et de me lever, à des heures impossibles,
d’oublier quel jour de la semaine on est,
d’être hors du circuit, pour du bon
mais enfin, il faut bien que je gagne mon pain,
encore, en attendant, pendant deux ans
douche, enfin,
longuement, massivement, bien chaude, à fond la manette,
fermer les yeux, lever la tête,
sentir la trombe d’eau déferler sur le visage,
puis tomber en cascades, sur les épaules, le torse, le dos, les jambes
lavé de toute la sueur et de la crasse de la journée,
frais, nu, sentant bon le savon à l’aloe vera,
rebooté pour les loisirs, rebooté pour le plaisir, rebooté pour les émotions vraies,
je peux enfin allumer l’interrupteur des délices en moi
mes cuisses viennent envelopper, emmaillotter, prestement,
délicatement et en même temps, fermement, mes bijoux de famille,
j’enchaîne directement avec une contraction, très lentement,
je déséquilibre un peu mon bassin, le penche vers le côté,
cela a pour effet, avec la poussée puissante vers le haut, des muscles du périnée,
de le faire partir comme à la dérive, latéralement,
je me cambre aussi, au fur et à mesure,
je me sens de plus en plus sous tension, ineffablement
déhanchement massif, là en bas,
sensation de langueur généralisée,
liane lascive, de plus en plus,
le yin prend les commandes, le yin m’entraîne
sensation d’union ardente, de communion charnelle,
sensation irrésistiblement, de me faire l’amour
les mains me démangent, j’ai tellement envie de me caresser,
de sentir mon corps s’enflammer,
de partir avec les doigts en balade,
le moindre de mes gestes, de mes mouvements,
semble désormais, générer un halo soyeux,
comme si mon corps se caressait,
en bougeant, en se déplaçant
oh, j’ai eu si peu à faire
et déjà comme tout est incandescent, partout en moi,
mes hanches dansent de plus en plus,
je me sens inondé, submergé, de désir,
comme cela s’est emballé,
en deux temps, trois mouvements
sensation d’opérer un tour de magie,
toujours aussi inouï, toujours aussi incroyable,
à chaque fois que je remets cela en route,
après quelques heures d’absence, hors de chez moi
toujours le même émerveillement, le même étonnement
que cela fonctionne,
qu’il y ait cette possibilité d’échappé belle, en moi