#27440
bzo
Participant

quelques premiers orgasmes ce samedi matin
dans mon fauteuil face à mon ordinateur

j’écoutais sur France-Inter l’émission consacrée au cinéma,
une de ces chansons interlude entre deux entretiens se lance,
j’ai grosso modo trois quatre minutes devant moi, je me suis dit,
je ferme les yeux, mes mains descendent le long de mes flancs,
s’attardent sur mes reins, juste au-dessus des fesses,
je me dresse dans mon fauteuil, je me cambre comme un chat sous la caresse

comme on suit le parcours des doigts sur la peau,
comme on le visualise, comme on le suit à la trace
comme la chaleur se libère, comme la chaleur se répand,
cette obscurité derrière mes yeux est habitée,
cette obscurité derrière mes yeux est vibrante,
cette obscurité derrière mes yeux est étoilée,
cette obscurité derrière mes yeux est miraculeuse

je gémis de plus en plus fort,
chaque pénétration fait monter des frissons qui m’inondent par en-dessous comme des vagues,
chaque mouvement des reins avec sa bascule sensuelle faisant remonter le vit en moi,
semble être un pas de danse, un tango au rythme langoureux entre mes hanches,
un corps à corps passionné entre deux êtres fusionnant

tant pis pour l’émission, c’est trop bon, je continue, je ne peux pas arrêter cela,
on ne saute pas du train du plaisir quand il a pris à ce point de la vitesse

je remonte lentement, inlassablement le bout de chair turgescent,
ah ce petit mouvement de bascule,
d’abord il entre tout droit, bien droit, écartant les chairs comme on écarte une suite d’épais rideaux
puis il change de direction, d’angle, dans un mouvement souple, onctueux, il bascule vers le haut,
il remonte maintenant, se frottant vigoureusement aux parois,
cela s’est rétréci ou alors c’est lui qui a grossi,
j’ai l’impression qu’il ne va pas s’arrêter avant que d’arriver derrière mes yeux
tellement il semble lancé irrésistiblement

les yeux clos,
je vais suivre pour quelque temps mon désir les yeux clos,
plonger à sa suite comme un poisson entraîné par un courant,
n’opposant aucun résistance, entraîné vers les grands fonds,
fais-moi sentir la pression des abysses,
fais-moi entrevoir tous ces épaves fantomatiques
aux flancs regorgeant de biens mystérieux, de trésors cachés
dans mon intimité