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Voilà quelques extraits de l’introduction d’un livre : Ksemaraja : Au Cœur des tantras, commentaires de David Dubois
 
Traduction de “quintessence de la reconnaissance” tentative, à souci pédagogique, de Ksemaraja de rendre accessible la philosophie de la reconnaissance (tantras) professée par son maitre : Abhinavagupta.
 
… la reconnaissance est surtout un discours s’adresse surtout à l’intellect : il s’agit de comprendre pour éventuellement sentir dieu, alors que le yoga propose plutôt la démarche inverse.
 
Utpaladeva est l’auteur de “stances pour la reconnaissance de soi comme étant le seigneur”
Nous sommes dieu, mais nous ne nous en appercevons pas, nous n’en sommes pas convaincus.
“ce qui passe innaperçu est sans conséquence pratique ”
 
“il ne s’agit donc pas de mettre en œuvres des méthodes pour arriver quelque part, ne serait-ce que figurativement. Le point décisif consiste plutôt à re-connaitre que ce que nous voulons vraiment est déjà là. La situation fantasmée est déjà présente, la porte n’a jamais été fermée. Il n’est donc pas question de faire, de pratiquer, mais simplement de connaître, ou plus exactement de re-connaître. Reconnaitre, ce n’est pas rechercher une expérience nouvelle, inédite, un vécu du nirvana, c’est bien plutôt voir ce qui est, ici et maintenant. Non pas rechercher une extase ou provoquer un vide mental, mais plus ordinairement se laisser convaincre du caractère extraordinaire de la vie de tous les jours.
Mais, dira-t-on, à quoi bon cette trouvaille si elle ne change rien à notre pitoyable condition ? C’est là qu’est le paradoxe. En effet, en réalisant qu’il n’y a rien à changer, tout change. Ce n’est pas en cherchant dieu qu’on le trouve, mais c’est en comprenant que toute expérience est toujours déjà expérience de dieu que la reconnaissance porte son fruit qui est la liberté absolue.”
 
La pratique, ici consiste uniquement à comprendre. Faire est vain, puisque tout est indifféremment dieu. La seule pratique, ici, nécessaire et suffisante, consiste en l’observation et en la reflexion.
 
Voir véritablement, c’est changer réellement.
 
Ainsi, on change son monde sans changer de monde. Car voir, c’est déjà interpréter, juger, imaginer. Croyant naïvement que ce spectacle des êtres et des choses est donné, nous passons à côté du fait qu’il est constamment construit et reconstruit par la conscience.