#31765
bzo
Participant

je ne sais pas , @andraneros,
je ne suis pas sûr que:

1) lâcher prise pour ouvrir son esprit et son corps à l’explosion orgasmique,
2) mettre en place progressivement les conditions qui permettront d’accéder à l’explosion orgasmique.

soient deux manières de procéder,
je trouve qu’il n’y a aucune opposition ici et que c’est un faux débat

si je prends mon exemple, j’ai progressivement mis en place les conditions pour accéder à des états supérieurs de sensations, de plaisir
et en même temps j’ai fait un travail sur moi-même
pour arriver à me lâcher de plus en plus, à me laisser aller, à céder, à me laisser emporter,

le point 1) lâcher prise n’est qu’un moyen parmi quelques autres,
il fait bien partie des conditions à mettre en place , à mes yeux
et une des plus importantes

ne pas comprendre en quoi cela consiste, ne pas travailler sur cet aspect de la pratique,
explique sans doute pourquoi un certain nombre de pratiquants n’y arrivent jamais
ou bien après seulement bien des années

je l’ai déjà maintes fois écrit,
ce n’est absolument pas un processus physique, du genre rester détendu, relax sur son lit,
rien à voir,
c’est un processus mental, entièrement mental
qui une fois qu’on le maîtrise bien, nous permet de mettre notre moi pensant en veilleuse
et en quelque sorte voyager dans notre corps, faire corps avec notre corps
et vivre les sensations en temps réel totalement dans notre chair

une fois qu’on commence à comprendre ce mécanisme dans notre tête,
c’est une façon de se laisser aller mentalement, de lever toutes nos défenses,
de se laisser emporter par tous les stimuli qui montent,
cela sous-entend aussi la grande oreille, une écoute totale de ce qui se passe,
c’est la principale fonction du fameux “do nothing”
et pour moi qui a une pratique dynamique constamment en mouvement,
je ralentis tout, je bouge très lentement
et cela me permet aussi de déployer la grande oreille vers l’intérieur désormais,
c’est en quelque sorte un “do nothing” en action

décortiquer tous les mécanismes que nous appliquons,
savoir exactement quel muscle agit,
disséquer tout cela, une approche scientifique, en quelque sorte
est à l’exact opposé de ma façon de faire,
je ne veux pas savoir comme cela se passe à ce niveau,
je place l’interface des sensations, de ce que je ressens à chaque instant,
de tous les innombrables stimuli qui montent entre la mécanique appliquée par mon corps

quand je fais l’amour avec quelqu’un
ou plutôt je devrais écrire quand je faisais l’amour
puisque cela fait maintenant quelques années que je n’ai plus pratiqué,
je ne réfléchissais pas , “tiens je viens de bouger ce muscle,
tiens il faudrait que je bouge cet autre”,
je ne cherchais pas à identifier quel muscle fait quoi

non, je me fiais à ce que je ressentais et ce que je parvenais à éveiller chez ma partenaire,
j’étais concentré sur son plaisir, sur ses réactions,
j’essayais de faire communier nos chairs, j’étais ardent, passionné, attentif
et quand tout allait bien,
c’était une sorte de danse sensuelle de nos corps à l’unisson
et pas une réflexion à chaque instant, “tiens je vais bouger ce muscle et maintenant celui-là”

eh bien ma séance, se passe exactement comme cela,
comme si une partie de moi-même faisait l’amour à une autre
et nous sommes passionnés, ardents, exaltés, cherchant la communion, la fusion dans l’instant,
la partie mâle caresse tendrement, vigoureusement selon les moments
ce corps qui est ressenti entièrement au féminin,
les contractions me pénètrent comme un sexe
et quand je me mets la main derrière, je caresse une chatte

et tout cela est possible parce que je suis enflammé et inflammable,
parce qu’il y a cet élan en moi et que je me laisse emporter
mais il y a eu aussi beaucoup de travail,
l’apprentissage est continuel,
les conditions, pour reprendre ton terme, ont été réunies lentement

même si c’est vrai que j’ai commencé à avoir rapidement des sensations agréables,
je ne suis pas un de ces chanceux qui est tombé dans la marmite de potion magique
et il m’a fallu de longs mois de travail sur moi-même,
travail sur moi-même dont le lâcher prise et l’écoute font partie

bien sûr il ne faut pas faire une fixation, c’est un mécanisme qui s’affine et se renforce avec le temps,
chacun à son rythme,
je ne me suis jamais posé la question, “tiens, je devrais me lâcher plus, me laisser emporter”,
la seule chose qui était omniprésente en moi,
c’est la passion, c’est l’amour, me sentir vibrer, me sentir vivre puissamment,
me laisser emporter par l’amour