#34485
bzo
Participant

le désir fait de moi son pantin,
mes gestes deviennent parfois grotesques, maladifs, précieux,
à d’autres moments, efféminés à l’extrême,
je deviens une grosse pédale, je me tortille, je gigote et j’aime cela,
me sentir baiser, pénétré,
sentir comme un gros dard bien turgescent, allant et venant en moi

la honte, l’indécence, n’existent plus,
tout est libre en moi, plus aucun tabou, plus aucune frontière,
le désir m’emmène où il veut,
je me laisse mener dans tous les territoires possibles et imaginables,
j’ai éveillé le féminin
je le laisse entièrement s’exprimer en moi, prendre les commandes de mon corps,
le masculin est là aussi, percutant, abrasif,
en fait je n’ai plus de sexe durant la séance, je suis totalement androgyne, j’ai les deux,
comme j’aime cela, être sans chaînes, sans limitations, totalement entre les mains du désir,
avec une identité sexuelle mouvante, floue, adaptative

se laisser mener hors des clous, aller vers l’inconnu,
c’est avant tout un moment d’extrême libération,
tant qu’on ne fait que s’écouter bien gentiment, on se heurte à ses limites comme à des murs,
on rebondit ridiculement, perclus dans notre état d’adulte

il faut fracasser des choses en nous, beaucoup de choses en nous
car on n’occupe qu’un tout petit territoire en soi, une petite enclave dans laquelle on vivote,
on a perdu la magie, la puissance de l’imagination
qui permet d’effacer les frontières en un clin d’œil

le désir ranime la flamme, le désir nous ressuscite, le désir brise les chaînes, le désir agrandit,
le désir nous permet d’occuper plus d’espace en nous un instant,
un moi gonflé au désir comme à l’hélium,
un moi unifié à ses abysses, un moi dopé aux énergies de ses profondeurs

on a une aura mystérieuse tout autour de nous, tant d’obscurité, tant d’inconnu, nous encerclent,
le désir fait de nous une flèche pourfendant un instant,
injection de ciel lumineux dans tous les recoins poussiéreux,
injection de ciel lumineux dans toutes les crevasses,
sentir à nouveau la vie en nous comme un torrent joyeux,
sentir le bond, sentir la lumière, sentir le ciel

la volupté comme une main immense, infiniment douce , qui passe en nous, qui apaise l’échine
le fauve enfiévré, maladif ne sort plus trop de sa tanière
mais là il bondit, il rugit, il est toutes dents dehors
une divine et douce sauvagerie l’anime de fond en comble

une couche feutrée pour l’âme, avec des draps de soie, avec des draps de lin,
l’instant est incandescent, la jeunesse éternelle du plaisir brille en nous