#36151
bzo
Participant

c’est cela que je recherche au fond, je me rends compte,
enfin un de mes vrais objectifs, avec ma pratique,
cette extraordinaire sensation de complicité avec mon corps
et qui s’accroît toujours plus

j’écris, extraordinaire sensation
car elle l’est vraiment,
sensation de fusion, sensation de communion, avec moi-même,
sensation d’incandescence, de tout mon être,
fondu à quelque chose de massif, de luxuriant,
grouillant d’une vie souterraine débordante

ce sont des mots que j’utilise depuis pas mal de temps
mais là je me suis rendu compte que c’était bien de cela qu’il s’agit,
de communion, de complicité , avec mon corps,
de ne plus faire qu’un avec lui

mais cela m’emmène à faire face d’autres questions désormais,
qu’est-ce que c’est ce corps?
cette chair imbibée de sang, parsemée d’os, d’organes
mais de tant d’autres choses aussi dont on n’a pas conscience habituellement

cette chair est tant de choses de plus que juste de la barbaque sanguinolente,
elle est une porte vers l’inconnu,
vers un royaume dans l’invisible dont les frontières sont floues,
sans doute même n’existent pas
ou alors sont élastiques, étirables
et peuvent nous permettre de toucher à l’inouï, à l’incommensurable, en nous

il y a des choses en nous
qui n’appartiennent à qu’à la terre,
au noyau de la terre,
qui sont déposées comme dans un coffre-fort, y dorment bien à l’abri de tous les regards,
la communion avec notre chair peut les entrouvrir quelques instants
et là c’est comme le haut de forme du prestidigitateur,
on peut s’attendre à tout