#40282
bzo
Participant

ces courts moments de plaisir que je m’offre,
un nombre incalculable de fois quand je suis à la maison, seul,
parfois juste quelques secondes, parfois plus, jusqu’à quelques minutes,
sont comme des injections sur-concentrées de sensations, de volupté, de jouissance

sortis de l’aiguille du moment, petits nuages de nectar très dense
qui se répandent dans ma chair, dans mon sang, en se dispersant, en floconnant,
mes yeux se referment à chaque fois, rideaux qui s’abaissent doucement
tandis qu’en moi se lève comme une aube dorée de langueur voluptueuse, partout

un gémissement se forme dans mes entrailles, trouve son chemin vers le haut
et déjà se frotte à l’air par ma bouche,
caresse au passage mes oreilles,
comme j’aime entendre la soie en rut de ces sonorités,
pondues à la chaîne par mes boyaux en éruption

l’amour en moi, est à nouveau un volcan généreux,
je suis sa bouche grande ouverte, face au ciel,
je parle couramment la langue des entrailles, des abysses, la langue des sens en délire,
je chevauche l’air de millions de particules en chaleur,
éjectées depuis ma petite turbine atomique dans mon bassin qui tourne à plein régime