#40439
bzo
Participant

le plaisir est comme un mille-feuilles aux couches successives,
des strates viennent s’ajouter au fur et à mesure
qu’il prend de l’ampleur, qu’il s’enrichit

les premières que je perçois d’abord, les couches les plus immédiates,
ce sont toutes ces nuances sans cesse changeantes de volupté,
qui se disséminent un peu partout depuis le bassin,
circulant, voyageant sans cesse

viennent ensuite rapidement chez moi, les strates de sensation de communion avec mon corps,
de complicité totale, jusqu’au plus profond de mes fibres, avec lui, de ne plus faire qu’un,
sensation d’épanouissement dans l’instant, sensation d’accomplissement dans l’instant,
sensation de moment parfait, de moment d’incandescence totale, de ne plus être qu’une flamme dansante,
un être hybride, à la fois masculin et féminin, se faisant l’amour à lui-même

viennent ensuite au bout d’un certain temps, les couches de la jouissance,
c’est comme si en fait, certaines couches de la volupté, s’étaient densifiées
au point que ma chair se soit mise à fondre,
on se sent vraiment dissoudre,
la matière, elle-même qui semble se transmuter en un liquide chaud, épais, incroyablement caressant
qui dégouline lentement, de plus en plus, de toutes les côtés

en train de fondre sans discontinuité, comme glissant lentement sur un toboggan,
ayant laissé mon moi habituel derrière tandis ce que je suis devenu, s’éloigne toujours plus,
plus de taille, plus de forme, plus de poids,
juste une nage dansante, de milliers de particules heureuses, frémissantes,
juste une dissolution massive, intégrale, sans concessions, occupant tout l’espace

dans les moments plus calmes de la jouissance,
c’est plutôt une sensation de vide chaud, frémissant, soyeux, très très dense qui s’installe,
comme si j’avais atteint le fond de la mer,
avec une muraille de 10 km d’eau au-dessus qui me sépare du reste du monde