#41342
bzo
Participant

la forêt nous offre un miroir de ce qu’il y a en nous,
le bruissement des feuilles a des résonnances lointaines,
regarder vers le haut parmi cette mer de branches,
c’est une occasion de plonger au plus profond de soi-même

tel un plongeur en apnée, je m’élance vers l’avant,
il y a un océan devant mes yeux, je le sens de plus en plus,
il a autant de mètres de profondeur que ce qu’il y a en nous

une grande danse s’organise de branche en branche,
les oiseaux comme des électrons libres, n’en font qu’à leur tête,
leur chant, en contrepoint du silence, colore de sons, la forêt

regarder l’étang avec ses roseaux, ses canards,
tout semble tellement paisible par ici et hors du temps,
tous font pourtant partie du cycle,
fort de mes énergies, de ma pompe avec laquelle je peux faire appel à eux,
j’ai bien l’intention de me connecter au mystère de la forêt, un jour,
juste l’impression qu’il faut prendre son temps,
cela tombe bien, dans 3 ans et demie, je suis à la retraite,
je me vois bien venir par ici, quasi tous les jours,
faire mes dix kilomètres, faire le tour de ces étangs, de ces deux vallons avec leur maigre ruisseau,
essayer de participer à la fête silencieuse,
m’y plonger corps et âme

déjà maintenant quand je m’immobilise au milieu de tout cela,
le silence semble devenir tellement épais,
comme je l’ai déjà écrit, semble comme annuler la distance entre la forêt et moi,
il suffirait de continuer, de pousser en avant, quelque chose se passera, une sorte de contact,
la révélation peut-être d’une harmonie sauvage bouleversante qui anime la forêt à tout instant
et qu’il y a moyen d’accrocher avec les yeux,
de s’en laisser imbiber, de s’en laisser envahir

on va voir,
déjà maintenant, constamment quand je marche parmi les grands arbres centenaires,
je baigne dans une sorte d’extase douce, d’extase légère, tout à fait délicieuse,
c’est tellement ressourçant, un bain de jouvence

s’il n’y avait pas ces 45 minutes aller et autant pour le retour,
enfin je préfère quand même rester habiter dans l’archi-centre,
là où cela grouille de gens et d’évènements,
les banlieues me semblent comme des cimetières question ambiance, pour un célibataire,
en couple, surtout avec des enfants, c’est déjà tout à fait différent,
les besoins sont différents