rien ne s’opposait à ce que ma pratique devienne extrême
je veux dire, vivant sans compagne, n’ayant aucune interaction sexuelle avec personne,
des conditions matérielles plutôt favorables qui m’offre de nombreuses heures de liberté,
à consacrer à l’exploration d’une sexualité en solitaire
l’esprit aventureux de plus en plus, de plus en plus ouvert,
peu à peu, sans crainte d’aucun tabou, d’aucune limite,
la voie était grande ouverte, pour aller plus loin,
toujours plus loin
sans même me rendre compte à quel point,
j’allais franchir certaines frontières,
plus particulièrement celles de mon identité sexuelle,
je peux à présent, par moments, dandiner mon cul, le bouger comme une femme,
me caresser, onduler,
cela ne me gêne pas une seconde
suis-je devenu homosexuel avec mes pratiques?
certains en me lisant, doivent le penser,
l’envie de bite est là, par moments, sérieusement,
de toutes façons, a toujours été là,
j’en ai caressé quelques unes, plus jeune,
est-ce que j’ai plus envie d’en sentir une à proximité immédiate,
dénudée, dressée, prête à être happée par ma bouche, ma main, mon anus,
qu’avant?
sans doute, peut-être, je ne sais pas,
pour cela il faudrait que je me confronte dans la réalité, à nouveau, avec le corps d’autres,
avec les gestes d’autres, avec leur odeur, la chaleur de leur chair, leur désir
je ne sais pas
et au fond je m’en fous,
j’explore ce continent en moi, qui se révèle de plus en plus, dans toute sa splendeur
je saisi le moment, ce que le moment m’offre,
je libère mon désir, je me laisse entraîner,
c’est si bon, de se laisser entraîner sur cette pente, vers un ciel si personnel,
qui vivra, verra