#41724
bzo
Participant

je suis debout au milieu de la pièce, nu,
offert, je me sens offert,
offert au mouvement, offert à l’air,
offert à moi-même,
offert au monde,
offert au plaisir

je me balance un peu, tout doucement,
je suis, comme entre mes propres bras,
mon bassin danse pour moi,
entraînant tout le reste de mon être dans une ronde,
une farandole, un vortex soyeux,
tellement de volupté, générée pour l’instant,
qu’il fait bon être entraîné ainsi, encore et encore

derrière mes yeux,
les vibrations semblent des racines
qui montent joyeusement des profondeurs,
explosant en une multitude de feuilles frissonnantes,
leur vert éclatant, mêlé au bleu du ciel, au vent, au soleil,
me donne le tournis

mon sang chante,
mon sang m’enchante,
mon sang libère des sortilèges,
l’amour est vif, l’amour est rougeoyant,
l’amour brille dans la nuit,
l’amour conduit dans cette obscurité
parmi des étoiles dansantes, tournoyantes
la nuit danse au son des tamtam dans le sang

les vibrations sont comme du sperme des profondeurs,
montant sans discontinuité,
formant tantôt comme un pal, tantôt comme un bouquet, selon les moments
le rut est immense, le rut est soyeux,
le rut est un ascenseur

le sexe, un instant, est dur, un instant, mou,
c’est un pont emprunté par des cohortes de vibrations,
c’est le pont d’Avignon, on y danse, on y chante,
cours-y vite, l’ami, cours-y vite,
allons nous y assembler, nous cajoler, nous enchanter, un instant,
nous murmurer des mots doux et d’autres, bien cochons
qui font du bien par où cela passe, qui libèrent les sens,
rendent l’anus frétillant et la peau électrique

non loin de là, coule la prostate et ses eaux glorieuses,
l’éternel recommencement de la jouissance sans âge
et puis la divine grotte aussi,
oh la divine grotte, il y a de la circulation, sans cesse,
ça entre, ça sort, ça farfouille,
tant de plis à explorer encore et encore,
l’origine du plaisir, l’origine du monde,
une sortie éternelle, parmi les étoiles