#43354
bzo
Participant

j’aime tellement offrir mon cul,
comme cela, chez moi, tout seul,
j’offre mon cul, à personne,
à tout le monde, au monde entier,
au vent, au soleil, au temps qui passe,
j’offre mon cul,
je m’entraîne à le faire,
du mieux que je peux

debout, nu, au milieu de la pièce,
je me penche en avant, je creuse les reins,
je me cambre, j’ondule un peu des hanches,
je fais bien ressortir les fesses,
je laisse entrevoir de l’orifice
tantôt serré, tantôt un peu baillant,
j’essaie de le rendre le plus tentateur possible

dans ces moments,
j’ai l’impression d’avoir une cible plantée
là, en beau milieu de la raie, derrière,
de m’entraîner à la rendre le plus ostentatoire possible,
le plus facile possible à atteindre,
donner le plus possible l’impression,
d’une ouverture accueillante
où il faut bon s’engouffrer,
où il fait bon prolonger son séjour,
par des va et vient,
tantôt vigoureux, tantôt calmes et doux

je dois être homosexuel jusqu’au fond de l’âme
pour écrire des chose pareilles
qu’est-ce qui me prend?
je passe pourtant avec indifférence devant les bars gays
( ce n’est pas vrai, cela me donne des frissons
si quelqu’un au passage me regarde avec insistance
mais moins cependant que quand c’est une femme,
enfin cela reste cantonné à mon bassin,
alors qu’avec une femme, cela parle à tout mon être)

mais non, je suis juste femme, jusqu’au fond de l’âme
à mes moments perdus,
la femelle en moi,
la belle plante que j’ai fait pousser, avec patience,
qui m’occupe totalement quand je me mets en action,
fait exploser tout cela, désormais,
elle me donne toutes les audaces,
elle désoriente délicieusement mon désir,
le fait tourner dans tous les sens comme une girouette
et je n’ai plus cure par où il va pointer
et j’aime l’écrire aussi,
j’aime décrire mon trouble, en long et en large

le désir est dans ma chair, brut, irrépressible,
sans restrictions, sans frontières et sans tabous
et je me sens bien ainsi,
prêt pour le vagin, prêt pour la bite,
prêt surtout pour tout ce qui est entre les deux,
qui oscillent entre,
catégorie que j’aime tout particulièrement,
disponibles pour tous les orifices ,
disponibles par tous les orifices

délires lubriques transversaux du dimanche matin,
je suis en fait un vieux garçon bien sage,
plein de fantasmes,
enfin pas trop sage, quand même,
le feu est allumé constamment là-dessous,
mes hanches abritent une langueur lancinante,
ma peau me brûle
et mes mains sont comme des lianes,
prêtes à grimper dessus