#43566
bzo
Participant

je parviens tellement à me lâcher,

instantanément, je suis empli de plaisir,

où que je sois, quoique que je fasse, chez moi,

cela donne une incroyable sensation d’ivresse

et en même temps,  d’assurance,

rien que d’avoir cela en soi,

d’avoir cela en soi, prêt à démarrer

 

après ma journée de menuiserie à la maison,

j’ai été promené,

j’ai remarqué, que quelque semblait avoir changé radicalement,

pas autour de moi,

toujours le même remue-ménage, le même brouhaha, dans le centre de Bruxelles,

la même confusion, la même foule cosmopolite que j’aime tellement,

les vélos, les trottinettes qui filent à toute allure, dans toutes les directions,

(j’aime moins)

 

quelques jeunes femmes assises sur un banc, à un moment donné, m’ont souri,

il y avait quelque chose de très engageant, de très tentateur,

dans la façon dont elles me regardaient,

avec quelques années de moins, (quelques dizaines, disons…)

j’aurais fait tout de suite les manoeuvres d’approche

 

quelque chose avait changé, donc,

mais en moi,

j’étais devenu incroyablement calme,  apaisé, serein,

“tiens, c’est nouveau, cela, je me suis dit”,

je n’ai jamais été comme cela de ma vie,

moi qui suit plutôt un anxieux, un nerveux,

là, je me promenais d’un pas calme et assuré,

je déambulais, je flânais, je prenais mon temps,

je prenais plaisir à juste contempler autour de moi

comme encore jamais

 

je me suis surpris à me dire,

si je parviens à me promener avec le même état d’esprit, la même sérénité,

dans la forêt,

cela va être quelque chose,

quelque chose va se passer, là, parmi les arbres

quelque chose que je n’étais encore jamais parvenu à vivre

 

quoi à voir avec ma pratique?

tout,

ce que je sentais,

c’est que c’était que le même mécanisme que j’exerçais durant l’action,

de me lâcher,  de m’ouvrir sans restrictions, de me laisser entraîner,

je ne sais pas pourquoi maintenant, pourquoi ce dimanche

mais là, en rue, je sentais que je parvenais pour la première fois,

à  appliquer le même mécanisme, à tout instant,

juste comme cela, sans aucune intension de plaisir, de volupté,

je parvenais à me lâcher comme jamais encore

et cela avait comme effet,

de me mettre dans un état de béatitude, de calme et de sérénité

que je n’avais encore jamais connu

 

je me laissais aller dans mon corps,

et je laissais aller celui-ci, dans l’instant, dans l’espace,

je maîtrisais totalement, je n’avais aucun problème à le faire,

je verrais dans les jours suivants, si j’ai été le jouet de mon imagination,

si ce n’était qu’une fulgurance, un “one shot”

ou s’il y a une suite

mais là, j’ai passé un moment splendide,

parmi les gens, parmi la foule des badauds

je parvenais constamment, à rester dans cet état apaisé surnaturellement,

en appliquant une des techniques de base de ma pratique,

mise au point peu à peu,  aiguisée, ciselée,  au fil des années ,

et qui  là, plongé dans le monde, dans le brouhaha de la ville,

avait un effet tellement apaisant, tellement équilibrant,

tellement libérateur,  sur moi

 

j’étais  libre, libre,

de vivre l’instant, sans penser à rien,

libre de juste être là, de contempler les gens, les bâtiments,  tout autour,

de plonger le regard sur les vitres des cafés, des restaurants, grouillantes de monde,

juste d’être là, d’apprécier d’être là, de vivre l’instant,

d’être là avec mon corps, comme une tour isolée,

entourée par l’océan incroyable de la réalité

avec sa multitude vagues qui venaient de toutes parts vers moi