je me relis,
un joli rut, bien débridé, ce matin
c’est ce que j’aime aussi avec ma pratique,
à certains moments, c’est cela,
totalement animal, totalement viscéral, totalement tellurique,
de la bite, de la chatte,
leur rencontre frénétique, dans mes tripes
et puis à d’autres moments,
c’est quasi une communion mystique, entre mon corps et moi,
je m’envole tout en douceur, irrésistiblement,
comme sur un tapis volant de volupté,
le monde n’est plus que soie chaude et frissonnante,
la connexion à mon corps,
semble se prolonger jusqu’au plus profond des entrailles de la terre,
je me sens connecté aux éléments,
je me sens connecté à tout le règne animal, à tout le règne végétal,
connecté aux minéraux, connecté au vent, connecté aux océans
j’aime les deux, définitivement, sans restrictions,
il ne faut pas me demander de choisir,
je ne le ferais pas,
j’aime l’animal en moi,
prêt à copuler, en bavant, râlant, léchant, mordant,
me sentir pris comme une bête
et en même temps,
me sentir prendre comme une bête
j’aime sentir mes mouvements, mes gestes, mes postures, féminisés
quand le yin s’est emparé des commandes de mon corps,
toute cette divine lascivité qui exsude de tous les pores de ma peau,
je me sens capiteux, un univers de courbes, d’ondulations langoureuses,
ouvert par en-dessous, ouvert de partout,
prêt me laisser emporter , sans rien retenir, me donner sans restrictions,
me sentir pris jusqu’au fond de l’âme,
chatoyant, paré de mille couleurs, comme déployant des ailes,
incandescence épanouissante
comme j’aime aussi,
quand cela ne semble presque plus sexuel,
la connexion semble être devenue autre chose,
un moment de transe tranquille,
comme dérivant dans un espace intérieur, bien à moi,
il semble ne plus y avoir de cloisons, nulle part,
l’infini semble à portée de main