#43849
bzo
Participant

l’imagination plonge ses racines au plus profond de nous,

alors que l’intellect, malgré toute sa puissance,

s’il ne devait compter que sur ses propres moyens,

tournerait dans la tête comme dans une cage,

sans aucun moyen d’en sortir,

de se projeter hors du crane

 

quand je suis très excité,

j’ai presque autant envie d’écrire que de pratiquer,

le désir imbibe par les racines, mon imagination

et celle-ci, aime autant venir se mêler aux muscles, à la peau,

aux gestes, aux mouvements, à ma prostate, à mes génitaux

pour chorégraphier le plaisir,  générer les sensations

que de juste jouer avec les mots, dans un coin,

assembler des phrases avec, comme avec des lego

 

de plus en plus, d’ailleurs,  j’expérimente de mêler les deux,

comme par exemple, pour l’instant,

je suis nu à mon bureau, les pieds sur la table,

je laisse mes cuisses jouer avec mes génitaux,

je fais monter, de temps à autre, une contraction,

ondule du  bassin, par moments,

me mets même, parfois, complètement,  en mode liane lascive,

les doigts alternent des périodes au clavier

et d’autres, sur ma peau

 

je laisse les mots et les sensations s’entremêler en moi

puis hors de moi,

quel pieds suprême,

j’essaie de faire atterrir à l’écran, les mots, le plus injecté de plaisir possible,

je dois les sentir lascifs, chargés, imbibés, encore de ce qui, quelques instants, avant,

était sous ma peau, me faisait gémir, tressaillir de plaisir,

je voudrais que tout un chacun qui me lise,

selon qu’on soit homme ou femme,

ait le gourdin qui se dresse,

l’entrejambe qui devienne humide

 

ce serait déjà une première étape

que j’ai réussi mon coup avec mes phrases,

après…

après les images que les mots peuvent charrier,

peuvent se  déposer encore plus loin, en nous,

le désir agit comme le premier étage d’une fusée à mettre en orbite

mais après les mots peuvent encore continuer leur voyage en nous,

nous faire entrevoir bien des choses mystérieuses

 

parce qu’ils parlent à notre imagination

qui elle,  a des racines, loin, loin, en nous,

a tout un réseau de radicelles qui partent dans toutes les directions,

s’immiscent partout, jusqu’au plus profond de notre être,

que des mots parlent à notre imagination,

c’est la garantie qu’ils vont voyager à travers tout ce réseau,

vaste, sans limites,

les mots peuvent parler à notre sang, à nos os, à nos muscles,

à notre prostate, à nos génitaux,

directement, par  l’intermédiaire de notre imagination

 

voilà la façon dont j’essaie de charger  mes phrases,

qu’elles parlent d’abord à votre désir,

vous fassent bander bien dur ou vous fasse mouiller votre petit culotte

 

enfin si vous en portez une,

laissez-moi par l’imagination , glisser un doigt ou deux,

dans votre pantalon ou sous votre jupe,  pour vérifier

puisque vous lisez mes mots, je peux me le permettre,

vous m’en avez donné l’autorisation tacite,

le sentez-vous , mon doigt arriver sur vos lèvres d’en bas, les effleurer un instant?

s’il y la minuscule paroi éthéré d’un tissu genre gaze qui fait barrière,

entre vos délicieuses lèvres  et mon doigt,

ce n’est pas grave, c’est très bien aussi,

mes doigts se sentent comme au nid déjà, par ici, avec cette chaleur moite, partout

et tous ces légers mouvements délicieux qu’imprime votre bassin, à l’ensemble

 

ou bien, messieurs, ne soyez pas jaloux, à la réception de ces mots,

uniquement adressés  la gente féminine, au dernier paragraphe,

laissez-moi glisser une main distraite sur la bosse de votre pantalon, aussi

s’est-elle agrandie, celle-ci, s’est-elle durcie, grâce aux mots de mon texte?

je m’attarde dessus un peu, je frotte un peu, je presse,

ah, voilà, c’est bien, je sens bien que je vous fais de l’effet maintenant,

cela grossit, cela s’injecte de sang,

la toile se tend de plus en plus

 

et puis après cela,

les mots feront encore, un petit voyage sur les ailes de votre imagination,

feront le tour de votre corps, parleront à votre sang, parleront à vos reins,

parleront à vos os, parleront à vos cheveux,

injecteront dedans, ce que mes os, mes cheveux, mon sang, mes muscles,

ont injecté dedans , par l’intermédiaire de mon imagination

 

le pouvoir des mots, est dans leur association,

un mot au carré c’est juste un mot ²

mais au plus, il y a de mots, bien mariés, bien liés ensemble,

leur capacité à frapper l’imagination du lecteur,

devient exponentielle

et par conséquent , leur capacité de voyager loin en nous,

de descendre au plus profond, en nous