ce qu’il faut bien comprendre
c’est qu’il n’existe pas de sensations spécifiquement féminines
et de sensations spécifiquement masculines
qui seraient , en quelque sorte, des entités complètement séparées,
indépendantes, les unes des autres,
éventuellement connectées, même très fort,
ponctuellement,
mais pas forcément,
ayant leur vie à eux, aussi, indépendamment, les unes des autres
non, ce n’est pas comme cela que cela se passe
mais alors, pas du tout,
on est complètement à côté de la plaque si on le croit
non, quand une femme vibre ou qu’un homme vibre,
ils éprouvent les mêmes sensations
simplement ils en vivent des secteurs différents
les sensations ont donc une zone masculine et une zone féminine,
tout un spectre, qui va de l’un à l’autre,
avec toutes les gradations et nuances, possibles
et si on a fait un travail adéquat sur soi-même, en profondeur et en surface,
alors on finit par être capables de basculer, entre les zones masculines et les zones féminines, des sensations,
très facilement , constamment et avec une fluidité parfaite
la difficulté étant, que nous avons un corps d’homme,
avec un pénis, des couilles, pas de seins gonflés, pas de vagin,
pas de hanches larges, souples et mélodieuses,
ce n’est pas l’idéal pour aller chercher en nous, le féminin,
c’est plus facile, bien sûr, beaucoup plus facile,
si nous avons un corps en adéquation
il est plus facile de vivre les sensations et les émotions
que peuvent nous faire vivre un vagin et tout le reste,
si nous les avons effectivement,
si tout cette machinerie est déjà là, bien en place
mais ce n’est pas obligatoire
car justement, tout le spectre du masculin jusqu’au féminin ,
des sensation, de la jouissance, des orgasmes, des extases,
enfin, tout le féminin et tout le masculin, possibles et imaginables
sont en nous,
en chacun de nous, homme comme femme,
nous sommes universels, chacun de nous,
sommes capables de tout éprouver,
tout ce que la femme peut éprouver
quand nous sommes un homme, aussi
et vice et versa
mais cela peut aller plus loin,
par les émotions et par les sensations,
nous pouvons en fait, éprouver, ressentir, vibrer,
en adéquation avec tout ce qui vit, tout ce qui vibre, ici bas,
avec tout ce qui a du souffle, même très très discrètement
chacun définit ses limites, jusqu’où il veut aller
mais les sensations, la jouissance, la volupté,
les extases de toutes sortes, sexuelles ou pas,
sont infinies en nous,
ce n’est qu’une question de travail sur soi,
jusqu’où on veut aller
certains ont envie de vivre le féminin en eux, très ponctuellement,
dans le contextes bien spécifique d’une interaction,
en utilisant des accessoires adaptés,
le pegging en est un exemple parfait
cependant, sans aucun accessoire, tout seul ou pas, d’ailleurs,
on peut y arriver aussi,
c’est avant tout une question d’accepter la sensation de pénétration,
dans sa chair et son âme
dissocier celle-ci de l’homosexualité,
ce n’est pas parce qu’on aime se sentir pénétré
qu’on est forcément un homosexuel
et puis d’inventer une langue avec son corps
pour exprimer l’autre sexe en nous,
faire comprendre à son corps,
avec des gestes, des mouvements, des attitudes,
ce qu’on attend de lui,
s’engager avec suffisamment de conviction,
s’engager tout entièrement, sans rien retenir,
alors il finira par répondre,
deviendra notre complice,
nous fera vivre notre face cachée,
la partie immergée de l’iceberg
une fois qu’on a fait ce travail sur soi-même,
on peut pousser plus loin, beaucoup plus loin,
laisser son corps s’exprimer au féminin, dans les gestes, les mouvements, les postures,
il ne s’agit de pas devenir une caricature digne de la cage au folle,
ce n’est pas comme cela que cela se passe
non, juste laisser le désir nous entraîner, sans aucune limitation,
sans aucune frontière, sans aucun tabou,
oui, par moments, les gestes, les positions se féminisent beaucoup
mais pas forcément, parfois très vaguement, parfois pas du tout,
je n’y fais plus attention,
le désir m’entraîne où il veut,
il a toute liberté en moi
et je peux vivre les sensations sur tout leur spectre
et c’est avant tout, une sensation incroyable de liberté en soi,
de complicité et de communion, avec son corps
enfin de sensations partant dans toutes les directions, plutôt
car écrire qu’on peux les vivre, sur tout leur spectre,
serait extrêmement prétentieux et faux d’ailleurs,
les sensations étant infinies, sans limites, en nous,
on n’en vivra jamais qu’une infime portion,
aussi gigantesque et magnifique soit notre plaisir, sur le moment,
mais le plus important,
c’est que cela parte dans toutes les directions possible en nous
libérer le désir,
qu’il puisse nous entraîner, par où il veut,
voilà bien la manière,
de vivre le plaisir plus complet et le plus riche possible
il faut voir les sensations et les émotions,
comme une émanation commune de la chair et de l’esprit,
sans limites,
qui nous permettent de nous projeter, résolument, hors de ce corps,
nous donne la sensation d’aller pouvoir nous unir à d’autres,
nous emmêler à d’autres,
de ne plus former qu’un avec d’autres
alors que bien sûr, ce n’est que des sensations, extrêmement puissantes, certes
mais on ne vit jamais que dans son corps à soi,
on est séparé irrémédiablement des autres, matériellement,
cependant nous avons en nous, cette nappe phréatique extraordinaire,
formée des émotions, des sensations,
tellement sans limites et tellement prolifique,
sans sexe, ayant les deux
pour un homme vivant uniquement de plaisir en solitaire,
n’ayant aucune ou très peu d’interaction, avec d’autres sexuellement,
comme c’est mon cas,
il est nettement plus intéressant d’aller éveiller autant que possible, le féminin en soi,
tout simplement car c’est le secteur le plus vaste, le plus riche,
que nous avons en nous,
le plaisir est plus vécu dans tout le corps, constamment, aussi
mais si on a une compagne ou un compagnon, c’est différent,
on priverait celle-ci ou celui-ci, d’une part de nous-même,
si on reste ainsi, uniquement vibrant au féminin
et que c’est uniquement que cette part de nous
que nous proposerions en partage,
à l’autre, avec notre corps d’homme,
ce serait une façon extrêmement égoïste de se mettre en partage,
priver l’autre d’une partie de nous-même,
au plus, nous nous proposons le plus entièrement, le plus complètement, possible,
au plus l’union sera intense, riche et sans limites,
donc il faut proposer à l’autre,
tout le féminin et tout le masculin qu’il y a en nous