#43993
bzo
Participant

la richesse du langage des doigts,

m’étonnera toujours

 

autant tout le reste,

contraction, jeu des cuisses avec les génitaux, ondulations du corps, etc,

je  maîtrise assez bien,

je peux laisser libre cours à mon instinct,

autant pour ce qui est des mains,

il y a toujours une incertitude, une fébrilité

qui me fait toujours remettre en question

la façon dont je les utilise

 

et ce n’est pas faute d’y avoir consacré du temps,

pour mettre cela bien au point,

tout le contraire

mais les doigts sur la peau,

peuvent agir parfois, comme des électrons libres capricieux

qui n’en font qu’à leur tête

 

ils sont tellement capable d’éveiller tout le corps,

de le faire participer de toutes parts,

à l’incandescence, à l’essor du désir,

qu’ils emballent parfois le moteur,

trop de chevaux s’en échappent dans le désordre,

et le bolide dérape, se met en travers de la route

 

on est avec les différentes parties de son corps,

comme  un orchestre qui doit apprendre à jouer ensemble

et nous pas des solistes

qui font leur numéro, chacun dans leur coin,

 

mais les doigts,

c’est un rapport tellement particulier aux tétons,

 

c’est selon que vous vous caressiez avec les  paumes plus ou moins, à plat,

ou uniquement avec le bout des doigts,

un tout autre univers de sensations

qui s’offre à vous

 

posez les mains quelque part sur la peau,

les laissez tranquillement là-bas

et vos doigts, au bout d’un moment,

semblent avoir fusionné à la peau,

semblent avoir poussé des racines dedans,

semblent avoir modifié, étendu,

votre géographie intime,

le réseau de course des ondes,

qui semble se redessiner à chaque fois

que vous bougez un peu les mains

et les déposer ailleurs

 

enlacez-vous, tendrement,

enlacez-vous, ardemment,

apprenez à sentir votre propre chaleur sous la peau,

écoutez avec vos doigts,

ce sont des baguettes de sourcier qui attirent les énergies,

les font galoper derrière elles,

même immobiles, posés quelque part,

elles attirent comme des aimants

 

c’est la grande mobilisation, là-dedans,

toute ma chair frémit, toute ma chair chante,

les doigts sont cette partie de nous,

faite pour la danse

ou immobile, pour faire danser

 

apprenez-leur aussi à faire danser,

pas seulement à courir par monts et par vaux,

cela peut paraître contradictoire à écrire

pour quelqu’un comme moi,

qui prône l’instantanéité de l’instinct et du désir

comme seul maître à bord

mais les mains doivent se discipliner quelque peu,

ne pas courir totalement librement, tout le temps,

ils doivent acquérir une certaine discipline

pour se fondre dans l’ensemble

 

apprendre à écouter les détails,

apprendre à entendre les dissonances,

apprendre à chevaucher l’harmonie sauvage,

vos doigts contemplatifs, semblent dessiner,

semblent des pinceaux en pleine action,

sous la peau