ce moment-là,
après une longue journée dehors,
en l’occurrence, aujourd’hui,
au boulot, dans ma boîte, en présentiel, comme on dit
et après quelques courses,
un peu flâner , aussi, dans les magasins
ce moment-là, donc,
où je me déshabille, me retrouve nu
et où pour la première fois, mes doigts entrent en contact avec la peau,
où mes cuisses effleurent les génitaux,
où mes hanches peuvent bouger librement
en d’autres termes,
où je suis libre me laisser envahir par le yin comme je veux
ce moment-là, il est magique,
ce moment-là, il est ineffable,
ce moment-là, il est inoubliable
et oublié aussitôt,
comme à chaque fois
ce moment-là, il n’appartient qu’à moi
et à tout ce long travail que j’ai fait sur moi-même
pour être capable de ces incandescences si spéciales,
si totales
ce moment-là, aucun femme, aussi belle, aussi désirable,
aussi adroite, sexuellement, soit-elle,
ne pourra me l’offrir
ce moment-là, aucun homme, aussi beau, aussi désirable,
aussi adroit, sexuellement, soit-il,
ne pourra me l’offrir