je suis resté au lit, longuement, sans bouger,
reprendre mon souffle,
reprendre mes esprits
mais avant tout,
goûter à cette sensation de satiété,
de paix et d’épanouissement,
dans ma chair
je me sens bien, comme rarement,
cette délicieuse tempête qui a pris fin, il y a quelques instants,
j’en sens encore partout, en moi, les traces, dans mes fibres
mon corps et moi, nous avons fait un,
nous avons galopé, ensemble,
le dérèglement produit du sens,
le dérèglement a fait sens, impérialement, un instant,
c’est ce que ma chair me susurre
quelque chose ici bas, a fait sens, un instant,
pour moi,
pour tout mon être, de fond en comble,
quelque chose était en accord en moi,
a produit de l’épanouissement, de la communion,
une ineffable incandescence
quelque chose s’est accompli, un instant,
mais s’il n’en reste plus rien,
qu’un vague souvenir, désormais,
cela s’est éloigné,
un certain état de mon être, s’est éloigné de moi,
m’a laissé dans son sillage,
s’est évanoui vers la ligne d’horizon