#44230
bzo
Participant

mais pour qu’il y ait vraiment plaisir,

il faut bien qu’à un moment donné, tu te lâches

 

cela pourrait être la définition  du plaisir,

des moments où l’on perd contrôle,

des moments où l’on roule de plus en plus follement,

que le corps se met à se conduire,

se met à se conduire autrement

 

moi, ma pratique a consisté essentiellement, ces dernières années,

à parvenir à me lâcher de plus en plus ,

à être de plus en plus  en roue libre,

je le suis, en fait, dès le premier instant

et cela n’arrête pas, je roule, je déboule, je zigzague comme une boule de billard

quand on a envoyé valdinguer au hasard,

qui est tombée de la table et qui continue à rouler, se cognant partout,

se déroutant, déroutant, tournant follement, insaisissable

 

le fait est et si tu es analytique systématiquement, tu n’en sans doute pas encore vécu cela,

c’est qu’on n’est pas en roue libre, comme cela au hasard,

même si mon paragraphe au-dessus, peut sembler le suggérer,

le corps prend en charge, l’instinct prend en charge, le désir prend en charge,

juste, c’est toi et ton intellect qui ne doit plus s’occuper de ce qui se passe

et comment cela doit se passer

 

ça c’est la formidable liberté à laquelle le désir permet de goûter,

on ne doit plus être au volant et faire attention où aller,

comment y aller

 

la chair sait infiniment mieux et saura toujours infiniment mieux,

comment s’envoyer en l’air de mieux en mieux et de plus en plus fort,

avec toujours plus de richesse, de variété, de qualité, à tous les niveaux,

parce que c’est la chair

et que c’est là que les nerfs habitent, que le sang se trouve,

que la source du désir se trouve, que les énergies sexuelles se trouvent,

enfin, essentiellement, tout ce qui compte, pour la gaudriole,

en solitaire ou à plusieurs