mon corps en mode instrument de musique,
n’est pas une machine à jouir,
non, non, non
quand je me mets à me caresser,
et que mes cuisses viennent envelopper mes génitaux
leur formant un nid chaud, pressant,
que mes hanches se mettent à onduler,
tandis que j’invite ma prostate,
à coups de lentes contractions
cordonnées avec les mouvements de mon bassin,
c’est une petite boîte à musique que j’ouvre,
avec plein de figurines charmantes
qui se mettent à se bouger
et puis des notes, plein de notes
qui s’élèvent
oh mais c’est une boîte à musique
qui a plus d’un tour dans son sac,
elle a, en fait, une infinité de tours dans son sac,
c’est un carrousel, un manège, sans fin,
un kaléidoscope de nuances
qui tourne sans discontinuité
ma chair, tu es comme une coupe de très vieux vin
qui a splendidement maturé,
à déguster lentement, très lentement,
j’apprends à libérer toujours mieux, tes arômes,
à en apprécier la plus infime variation sur mon palais
terroir ancestral, mystérieux, sans âge,
à l’origine indéfinie,
coteaux de vigne, à flanc de colline, à perte de vue,
vieillissement en fût,
dans les caves du château familial,
aucun additif, aucun ajout d’aucune sorte,
rien que le raisin dans mes reins,
vendangé, par mes soins,
sans aucun instrument,
rien que toi, mon corps,
toi et moi, en dialogue ardent