enfin, cette notion d’imagination, chez moi,
n’est pas tout à fait, le sens le plus commun
qu’on attribue, en général, à ce mot,
j’entends par ce mot,
la force créatrice qu’on a dans nos têtes,
avec des racines profondes en nous,
une capacité de conception,
de voir au-delà des choses, en-dedans des choses,
une capacité de pénétration dans l’épaisseur du réel
parvenir à utiliser toute cette puissance créatrice, dans l’instant,
l’associer intimement à notre chair,
l’entremêler à elle,
pour révéler le réel de ce que l’on vit
lui ajouter ses couches manquantes
et non pas imaginant des choses,
des fantaisies qui n’existent que dans nos têtes
l’imagination, avec sa capacité créatrice, injectée à l’action,
pour restituer à ce qui se passe, à chaque instant,
sa réelle profondeur, sa réelle richesse,
dans un lâcher prise fécond
elle nous confère une capacité à être ébloui, à être impressionné,
à être ému, dans l’instant
car elle nous ouvre,
fait de nous, un terreau prêt à être ensemencé ,
prêt à être envahi par la luxuriance de la volupté,
de la sensualité et de la jouissance
nous vivons dans notre imagination depuis toujours,
notre véritable monde, notre véritable réel,
il est avec lui, à chaque instant
c’est aussi vrai durant l’action sexuelle,
il faut la laisser jouer librement avec notre chair,
sans même qu’on s’en rende compte,
qu’elles s’unissent dans l’instant,
pour reconstituer toute l’épaisseur
de ce qui se passe vraiment