je bricole ce matin,
enfin, monte un meuble Ikea, plutôt,
mes bras sont occupés
mais mon cul, mes génitaux, mes cuisses, ma prostate,
aussi, ont leur mot à dire,
dans tout cela
tournevis dans une main
et le vice au cul,
qui tourne discrètement, au ralenti
mais néanmoins bien présent, constamment,
entre mes reins
oh comme c’est agréable,
j’étais tout entièrement concentré à enfoncer bien droit cette vis,
le suis encore
mais différemment,
comme imprégné de langueur, de volupté,
désormais
c’est parti de mon périnée,
tout d’un coup,
cela s’est mis à presser, à contracter, un peu, là en bas,
et puis mes fesses se sont écartées, un chouia,
mes hanches se sont cambrées, un zeste
mes couilles et mon sexe, pendouillant à l’air libre,
ont été rejoint par mes cuisses
qui sont venus les envelopper, les frotter,
avec expertise
et puis là,
cela a monté lentement, un paquet d’ondes,
bien denses, bien dodues,
elles ont déboulé dans mon cerveau, déboulé dans mon bras,
enfin déboulé un peu partout
ma main qui tournait le tournevis,
semblait comme prise dans un halo de langueur,
et son mouvement, automatiquement, s’est comme synchronisé
à celui de mes contractions et de mes frottements,
dans mon bassin
tout mon être , instantanément,
semblait comme pris dans un élan de volupté, d’ineffable,
je me suis mis à onduler un peu,
les énergies dansant en moi,
me font cet effet irrésistiblement
je gémissais doucement,
mon sexe s’est raidi un peu,
je continuais à bien me concentrer sur le vissage,
pas rater mon meuble, tout de même
mais c’était comme du piano à quatre mains,
deux mains occupées avec le montage Ikea
et les deux autres à m’envoyer en l’air,
juste ce qu’il fallait
pour pouvoir encore continuer l’autre tache
mais c’était un peu, un numéro d’équilibriste, tout de même