je viens à peine de me réveiller,
j’ai encore le cerveau embrumé, les yeux lourds
mais mon désir, déjà, a de l’avance sur moi
semble, lui, déjà, sorti des startings blocks, depuis quelque temps
(peut-être qu’il est toujours comme cela, c’est dans sa nature,
de ne jamais s’arrêter, d’être toujours comme en pleine effort déjà)
je pose ma main quelque part, je presse dessus,
comme c’est bon de sentir cette chair chaude sous la peau,
imbibée de sang, de nerfs,
tout cela semble former un matériau spongieux, tellement réactif, tellement vibrant,
de la terre riche, fertile,
prête à libérer dans l’instant, la végétation des sensations
je sens le réseau des énergies circuler en moi,
c’est comme une Venise dans l’obscurité de mes veines,
avec ses innombrables canaux, ses palais,
ses fêtes fastueuses, costumées, son et lumière
la vie vibre en moi, se consume en moi,
flamboyance sans bornes,
autel chéri du plaisir,
être sans limites, un instant