il y a des moments chez soi
où il faut attendre,
par exemple, vous devez remplir une grosse carafe d’eau
mais votre robinet d’eau filtrée, a un débit très faible,
alors, vous avez 2, 3 minutes devant vous,
vous semblez programmé, pour 2, 3, longues minutes de désœuvrement
à observer bêtement le filet d’eau s’écouler,
disparaitre dans votre carafe
que nenni,
mon corps et moi, nous raffolons de ces moments,
nous engageons directement la conversation, là où l’on l’avait laissée,
nous en avons une , toujours en cours,
la moindre occasion, même pour quelques secondes,
est bonne pour cela
ma peau est tellement chaude, vibrante,
aime tellement quand mes doigts se posent sur elle,
n’importe où,
mes petits lutins, allez, je vous lâche,
allez jouer, allez vous amuser,
allez foutre votre adorable bordel tout en cheptel d’ondes
qui se réveillent de tous les côtés
oh ma chair, comme tu t’enflammes directement,
comme j’aime te sentir ainsi, comme de miel chaud s’écoulant,
comme fondant encore et encore, sur place
ta densité semble en même temps,
d’une légèreté confondante, comme si tu devenais immatérielle,
pesant une plume
mais en même temps, tu sembles compacte, lourde, très lourde,
pesant une tonne de délice, en flammes,
comme de la lave qui se fraie, lentement, très lentement, son chemin
oh ma chair, comme nous avons fait du chemin, ensemble,
j’ai appris à te reconnaitre, à me rapprocher de toi,
à me serrer contre toi, à me fondre à toi
et comme tu m’as récompensé,
le ciel semble s’être installé avec nous,
ton ciel, mon ciel, notre ciel,
à portée de main
notre réunion,
comme ces mots chantent,
comme ces mots enchantent,
me réunir et encore me réunir, avec toi,
je sens l’origine du feu,
je le sens dans son berceau, entre nous,
je le sens tellement capable , tellement infini,
quand je me rapproche de toi, quand je me colle à toi,
quand nous sommes unis de plus en plus,
ensemble, ne formant plus qu’un,
filant comme un divin bolide,
fendant l’azur de la volupté et de la jouissance
notre réunion est une galaxie intime,
sans frontières
et nous la sillonnons,
dans tous les sens,
ivre d’espace libre, sans limites