#44597
bzo
Participant

une respiration après l’autre,

mille fois, cent mille fois, sur la journée,

cela nous parait aller de soi,

on n’y fait pas attention,

pourtant c’est magique, en soi, à chaque instant

 

j’imagine que quand on est en train de mourir,

c’est là qu’on prend conscience de notre souffle,

quand il est en train de s’en aller irrémédiablement,

qu’il se ralentit de plus en plus, qu’il se fait rare

 

pour l’instant, le mien a des embardées,

est chaotique, accélère, décélère,

stoppe complètement, par moments,

redémarre brusquement, à toute vitesse,

le chant est dans ma chair,

bruissement généralisé de la volupté,

à tous les étages,

comme le vent parmi les arbres,

d’une forêt

 

l’écoute intérieure favorise aussi,

la perception de son souffle,

avec aussi, celle de ses gémissements, de ses râles, de ses cris,

tout cela semble m’entourer, me décorer,

comme pour une sortie de jour de fête

 

ma voix se fait tellement plaintive, par moments,

avec une telle douceur dedans,

on semble ne pas passer loin d’une terrible douleur,

je me sens de plus en plus comme une offrande,

dans le moment,

une offrande au terrible honneur de vivre, un instant,

la splendeur semble être sans limites