c’est le geste qui compte avant tout,
le geste comme un tir à l’arc , les yeux fermés,
s’oublier, sentir la cible, sentir la corde,
sentir la flèche, sentir leur lien
se libérer, de plus en plus,
assouplir son échine,
mettre de la danse dans ses hanches,
accepter le féminin, comme le masculin
le geste, c’est le désir,
le désir qui s’incarne,
le désir qui se fait chair,
le désir qui s’envole,
le désir qui se libère
le désir,
c’est un sexe qui peut changer de sexe,
un sexe de haut vol
qui atterrit où il veut
qui repart quand il veut
qui fait du rase-motte,
comme du vol plané, en altitude
ne recherche pas ton sexe, entre tes jambes,
il est partout, il est nulle part,
cherche-le partout, cherche-le nulle part,
trouve-le partout, trouve-le nulle part
s’habiter entièrement,
dans la perfection spontanée du geste,
la puissance absolue du geste,
sculpte l’instant,
que la chair aboutisse,
que la chair s’accomplisse,
que le spectre complet du kaléidoscope des sensations,
s’ éveille en toi,
tourne follement, tourne divinement