#44679
bzo
Participant

j’observe, un instant, mes gestes, mes mouvements,

je suis devant mon ordinateur, assis,

je me gratte le nez, je déplace un peu le cul, pour être plus confortable

et puis je me cambre, je semble allonger ma colonne vertébrale

tout en rapprochant un petit peu mes cuisses,

celles-ci viennent presser très légèrement mes génitaux,

aussi, mes fesses se contractent

et puis enfin, je lance une contraction à partie du périnée

que je maintiens, maintiens

 

la séquence fut parfaitement fluide, les enchaînements sans faille,

tout est parfaitement intégré, naturel, automatique,

répond à une petite envie soudaine de volupté, de plaisir,

de communion avec mon corps,

deux gestes anodins, dans une posture anodine,

avec mon véhicule de tous les jours,

suivi d’une série d’actions en mode yin-yang, le couple intérieur

 

le yin prend possession instantanément,

ma chair devient féminine, vibre, bouge au féminin,

mes cuisses se referment un peu mais mes hanches s’élargissent,

mon sexe, mes couilles, ma prostate, se mettent au service

de cet autre corps, lui fournissent le carburant, les ondes,

pour s’animer, pour ressentir

 

et c’est parti, je me sens pénétré, mes entrailles fondent,

mes hanches se mettent à danser,

j’ai une envie folle de caresses, de sentir des mains sur moi,

que des doigts courent partout sur moi

 

le rythme est dans mon bassin, désormais,

liane lascive en action,

la contraction maintenue, produit des ondes de plus en plus densément,

cela devient de plus en plus raide et cela grandit, toujours plus,

cela semble grimper dans mes entrailles,

les fendre verticalement,

comme un navire, lentement, irrésistiblement, fend les flots

 

je me mets à bouger les cuisses de plus en plus fort,

mes génitaux réagissent en produisant de plus en plus massivement des ondes,

cela et la bite bien raide des ondes prostatiques, plantée entre mes reins

me déplacent déjà dans une autre galaxie,

l’infini de la constellation de la volupté et de l’extase

et ses myriades d’étoiles de soie

qui fondent sur place,

nagent en moi, me projettent toujours plus loin,

je tournoie quelque part, lentement, très lentement,

dans du coton ineffablement caressant

 

ondulations chaloupées, arabesques capiteuses, serpentins lascifs,

la courbe, la danse, le rythme, le chant,

divin laisser-aller, divin emportement, houle ivre d’elle-même

qui roule, qui me roule,

toutes mes cellules, semblent baigner dans de l’ineffable

 

quelques secondes, cela a duré,

je reprends, avec mon activité anodine,

je réajuste mon peignoir, je bouge un peu le pied qui s’était ankylosé,

je commence à taper au clavier