j’observe, un instant, mes gestes, mes mouvements,
je suis devant mon ordinateur, assis,
je me gratte le nez, je déplace un peu le cul, pour être plus confortable
et puis je me cambre, je semble allonger ma colonne vertébrale
tout en rapprochant un petit peu mes cuisses,
celles-ci viennent presser très légèrement mes génitaux,
aussi, mes fesses se contractent
et puis enfin, je lance une contraction à partie du périnée
que je maintiens, maintiens
la séquence fut parfaitement fluide, les enchaînements sans faille,
tout est parfaitement intégré, naturel, automatique,
répond à une petite envie soudaine de volupté, de plaisir,
de communion avec mon corps,
deux gestes anodins, dans une posture anodine,
avec mon véhicule de tous les jours,
suivi d’une série d’actions en mode yin-yang, le couple intérieur
le yin prend possession instantanément,
ma chair devient féminine, vibre, bouge au féminin,
mes cuisses se referment un peu mais mes hanches s’élargissent,
mon sexe, mes couilles, ma prostate, se mettent au service
de cet autre corps, lui fournissent le carburant, les ondes,
pour s’animer, pour ressentir
et c’est parti, je me sens pénétré, mes entrailles fondent,
mes hanches se mettent à danser,
j’ai une envie folle de caresses, de sentir des mains sur moi,
que des doigts courent partout sur moi
le rythme est dans mon bassin, désormais,
liane lascive en action,
la contraction maintenue, produit des ondes de plus en plus densément,
cela devient de plus en plus raide et cela grandit, toujours plus,
cela semble grimper dans mes entrailles,
les fendre verticalement,
comme un navire, lentement, irrésistiblement, fend les flots
je me mets à bouger les cuisses de plus en plus fort,
mes génitaux réagissent en produisant de plus en plus massivement des ondes,
cela et la bite bien raide des ondes prostatiques, plantée entre mes reins
me déplacent déjà dans une autre galaxie,
l’infini de la constellation de la volupté et de l’extase
et ses myriades d’étoiles de soie
qui fondent sur place,
nagent en moi, me projettent toujours plus loin,
je tournoie quelque part, lentement, très lentement,
dans du coton ineffablement caressant
ondulations chaloupées, arabesques capiteuses, serpentins lascifs,
la courbe, la danse, le rythme, le chant,
divin laisser-aller, divin emportement, houle ivre d’elle-même
qui roule, qui me roule,
toutes mes cellules, semblent baigner dans de l’ineffable
quelques secondes, cela a duré,
je reprends, avec mon activité anodine,
je réajuste mon peignoir, je bouge un peu le pied qui s’était ankylosé,
je commence à taper au clavier