dans cette nouvelle période sans éjaculation
qui dure maintenant depuis quelques semaines,
chaque jour, je suis plus puissant, plus riche, plus intense,
plus divers, plus doux, plus explosif, plus réactif,
c’est très, très, positif, pour l’instant,
cela pousse comme il faut en moi, aucune frustration,
aucune tentation de dévier,
aucune tentation de me soulager, de vider mes cales
je parviens à faire usage de ces énergies qui s’accumulent,
d’une manière tellement efficiente,
comme jamais jusqu’ici,
elles semblent être comme une baguette de magicien
qui grandit de plus en plus
mes caresses se répandent comme de la poudre dans ma chair,
la magie des énergies qui s’accumulent et qui se libèrent,
les sensations, l’étang, la nage,
je me laisse enfermer dans le labyrinthe ineffable, avec ravissement,
une plante folle, à qui on a laissé libre cours
qui m’entoure d’innombrables bras ondulants
voilà bien le mot, le ressenti,
le ressenti qui n’a pas de limites,
qui n’a que les limites qu’on lui fixe,
le ressenti que je laisse proliférer, que je laisse se répandre, à l’envi
que je laisse se démultiplier, croitre follement,
pour former des tableaux gigantesques en moi,
des tableaux de fêtes somptueuses,
des tableaux de mondes en fête
lente éjaculation des énergies, dans la chair,
racines ineffables,
comme j’aime patauger là-dedans, comme j’aime ramper là-dedans
m’en sentir empli,
le fol bourgeonnement de la vie, dans l’invisible,
de la vie sensible, dans l’invisible
ma galaxie privée que je meuble comme je veux,
je t’ai voulu capiteuse à souhait,
capiteuse, lascive, enivrante, langoureuse,
sans limites
avec des jambes de géant et des bottes de mille lieues,
je parcours les territoires soyeux,
qui se trouvent, à perte de vue, sous la peau