on va commencer la journée,
avec un petit texte,
cela me fait une petite gymnastique des doigts, au clavier,
cela m’éveille tellement agréablement l’esprit
et souvent cela me descend dans le bassin,
une nappe de titillements qui s’installe,
qui dialogue avec les mots
ce doigt que je me suis enfoncé, directement au réveil,
bien verticalement, dans le cul,
oh, comme il a explosé,
comme il a explosé joyeusement, gentiment, soyeusement,
ses ondes de choc, voyagent encore, une heure après,
je les sens, dans le lointain de ma chair,
je les sens, dans ma mémoire, aussi,
je les sens aussi, dans ma voix, dans ma gorge,
tellement le râle qu’il a provoqué,
a traversé tout mon être de sa douceur gorgée de volupté,
dégoulinement généralisé, de langueur, de lascivité
mon corps s’est mis à se tordre, tout doucement,
sous l’effet de ce doigt qui descendait lentement,
ondulait, ondulait
et cela accentuait tellement l’effet,
toute la soie du monde, s’était donné rendez-vous, dans ma chair
et me frottait de l’intérieur,
une mer, une galaxie, de soie
qui m’avait envahi et qui rythmiquement, tentaculairement,
ondulatoirement, bougeait,
comme une myriade de danseuses en tutu, miniatures, moléculaires
qui gracieusement évoluaient, parfaitement coordonnées,
dans leurs gestes, leurs mouvements, leurs positions,
tournoyaient, couraient ensemble, allaient par-ci, par-là,
en effectuant des pirouettes, des entrechats,
des grands mouvements des bras
oh ma chair, comme nous étions emportés, instantanément,
dans notre sillage, nous laissons derrière nous,
ce long râle qui portait en lui,
toute la douceur et toute la volupté, du monde
jouir de bon matin,
communier avec son corps de bon matin,
des bouts de rêves trainaient encore, à gauche, à droite
qui me saluaient, qui applaudissaient, au passage,
infini festoiement, dans l’instant