je voulais revenir sur un point que tu as soulevé à un moment donné,
s’il fallait faire des contractions volontaires ou pas,
si on agissait en quelque sorte
ou que cela venait tout seul sans qu’on effectue volontairement quoi que ce soit
dans ma pratique à moi, donc, éloignée du Traité
et encore plus éloignée de la technique, dite du “do nothing”
qui est plus une forme de méditation à but sexuel,
où ‘on se détend, on se relaxe, on ne fait pas grand chose, en apparence
sinon se mettre dans un certain état d’esprit, on se concentre sur son corps,
peut-être de temps à autre, une contraction volontaire, légère
et ainsi on se place dans des conditions
où l’on peut dialoguer avec sa chair, centré sur sa prostate, chipotant un peu les tétons
et ainsi, déclencher les contractions involontaires, puis les orgasmes
mais ce n’est pas la seule façon de faire,
moi, j’ai toujours eu une technique active, même durant les deux années où j’ai pratiqué avec masseur
et uniquement avec la prostate,
jamais eu aucune contraction involontaire sérieuse
mais le plaisir était bien là, oh combien
contraction volontaire mais pas pensée,
on ne se dirige pas avec son intellect,
celui-ci s’efface complètement pour laisser place au désir, à l’instinct, au ressenti comme radar
pour moi, le lien ne peut s’établir que dans ces conditions,
si l’intellect, la pensée, s’effacent,
alors notre cerveau sert uniquement de relai, d’intermédiaire, en quelque sorte,
un terrain de jeu vient prendre la place
mais c’est véritablement , le corps qui se dirige tout seul
on pourrait réduire cela, en simplifiant, au terme, d’automatisme, aussi , sans doute,
tu ne penses pas chacun de tes gestes, quand tu diriges ta main vers la tasse de thé,
tu vois la tasse, tu as envie du breuvage chaud ,
quelque part, l’ordre est lancé mais pas pensé, pas réfléchi
dans le sexe avec partenaire, là non plus,
tu ne penses pas chaque geste, chaque mouvement,
au contraire, c’est le moment de se lâcher, de se laisser emporter par le désir,
eh bien, dans ma façon de pratiquer,
il faut arriver à cela,
mettre de tels automatismes élaborés, en place,
que cela semble fonctionner tout seul,
ton intellect est au repos, tu te sers de ton ressenti, de ton désir, de tes pulsions,
de toutes les informations qui montent et qui semblent traitées spontanément, automatiquement
cela semble être un pilotage automatique, mais mené par le désir, par le ressenti
ne pas se sentir freiné, s’arrêter même complètement,
parce qu’à un moment donné, on perçoit qu’un geste qu’on effectue devient de plus en plus féminin,
que nos hanches semblent prendre des allures dansantes, pas très masculines
mais on se lâche encore plus, on continue, on se laisse entrainer par le désir,
on fait fi des tabous, des frontières de la masculinité
et on arrive dans ces territoires en nous
qui appartiennent au plaisir au féminin