assis face à l’écran,
sous moi, j’ai deux doigts enfoncés jusqu’à la garde, dans mon cul,
ma respiration semble s’arrêter, pendant de longs moments,
tellement le plaisir m’a saisi à la gorge, ne me lâche plus,
ne me laisse faire rien d’autre
que de rester concentré dessus, de tout mon être,
que de rester concentré, sur le flux de lave qui me traverse, de tout mon être,
ne me laissant détourner aucun muscle, aucun influx nerveux,
même pour une fraction de seconde,
de la tâche ardente
les doigts, en soi, restent plutôt statiques,
n’ont pas de mouvements propres,
mais je fais monter contraction après contraction
et cela les fait bouger indirectement,
causant toutes sortes de séismes dans mon bassin,
à chacun de leurs déplacements, même le plus infime
l’autre main, est enfoui sous mon t-shirt
et a empoigné un sein, le presse, le tord, le frotte, le pince,
j’ondule aussi, un peu, sur mon siège,
serrant et deserrant les cuisses, sans arrêt,
ainsi, j’ai en même temps,
des ondes de la prostate, de l’anus et des génitaux
qui s’entremêlent
mais ce sont les anales, pour l’instant, qui endiablent tout cela,
je me sens embroché par ces deux doigts,
ils semblent comme des torpilles en feu,
allant et venant, au hasard, dans mes entrailles,
faisant fondre tout sur leur passage
je brûle, j’explose, j’éructe,
je suis dans la gueule du volcan,je gigote comme un possédé,
l’impression de tourner, de plus en plus, en vrille , autour de ces doigts,
comme un manège dont le moteur s’est emballé,
ils sont mon axe souverain, désormais,
mon seul et unique univers,
rien d’autre n’existe que leur présence dans ma chair,
ils semblent plantés au plus profond de moi,
semblant avoir pris pied sur mon âme,
la conquérant sans coup férir,
la faisant se convulser, la faisant se plier, se déplier, frénétiquement,
la tordant dans tous les sens
très cru, très animal, tout cela,
du coït de chez coït, du labourage avec des gros sabots, au plus intime de ma chair,
avec mes doigts vaguement odorants,
je m’en suis rendu compte, un instant
les ayant sorti de leur antre et porté à mes narines,
pas grave, cela lubrifie si bien, fait bien tout glisser
comme c’est bon, ainsi,
très très bestialement votre