oh comme j’aime remuer ce cul,
sentir mes fesses bouger, s’écarter, se resserrer,
le yin est là, instantanément, partout en moi
et je sens comme une petite fente, chaude, velouteuse, capiteuse, irradiée, irradiante,
là en bas, entre mes cuisses,
prête à s’enflammer, prête à se transformer en fusée porteuse,
prête à me transformer en sapin de noël tout illuminé et clignotant de mille feux
oh comme j’aime remuer ce cul et sentir cette petite fente entre mes cuisses,
j’ai envie d’y mettre le doigt, j’ai envie qu’on y mette le doigt,
qu’on l’y enfonce, qu’on l’y remue, par saccades, sauvagement, violemment
puis tout en douceur, tout en finesse, tout en délicatesse
puis à nouveau, en mode bucheron , prêt à tout casser sur son passage
oh comme j’aime remuer ce cul,
de plus en plus souvent, je jouis, désormais, directement, rien qu’en faisant cela,
enfin pas tout à fait,
pour être plus exact, en me cambrant aussi, en même temps que remuant le cul,
faisant monter une contraction, tout en resserrant les cuisses, autour de mes bijoux de famille,
les enveloppant, leur formant leur petit nid
où ils vont pouvoir instantanément se mettre à ronronner,
un grand frisson m’envahit des pieds à la tête, alors, immédiatement
et je jouis lentement tant que je persiste, tant que j’insiste, avec la posture,
que je fore dedans, comme si j’étais une perceuse à jouir,
mon cerveau semble envahi de soie frissonnante ,
mes paupières se sont refermées,
“silence, on tourne, moteur! la pellicule est lancée,
cela grouille de touts petits personnes, partout, remuant dans tous les directions,
le grand rire, le grand rire, est là partout qui les agite comme des pantins”
oh comme j’aime remuer ce cul,
cela génère tout de suite, tellement d’ondulations langoureuses, en moi,
ainsi, je me sens, tout entièrement, homme, tout entièrement, femme,
c’est la sensation la plus extraordinaire que je connaisse,
de ne plus sentir aucune frontière d’identité sexuelle en soi,
de se sentir capable de ressentir, en même temps, au masculin, comme au féminin,
c’est la plus grande sensation de liberté intime, possible et imaginable
en action, je me sens tellement les deux, en même temps,
avec une envie folle de faire l’amour,
de me faire pénétrer de toutes parts, comme de pénétrer moi-même, en tout,
très important, cela,
le désir se manifeste, désormais, ainsi chez moi,
une sensation d’être capable d’être pénétré de partout,
une sensation d’être capable de pénétrer de partout,
tout cela ressenti, avec la moindre des cellules de mon être, en même temps
je sens mon sexe, je le sens capable de me faire jouir,
en même temps, comme un homme, en même temps, comme une femme,
je l’ai entraîné à cela, à ce tour,
il est parfaitement au point, pour cela,
je le sens dur, allongé, dressé, prêt à cracher
et je me sens prêt à jouir avec mon vagin dans l’invisible, aussi
et ma langue est prête à lécher des vagins, tous les vagins du monde,
et ma langue prête à lécher des braquemarts, tous les braquemarts du monde
et mon anus est prêt à accueillir des pénis turgescents,
tous les pénis turgescents du monde,
comme je me sens prêt à enfoncer le mien,
indifféremment, dans tous les vagins comme tous les anus, d’homme, de femme, du monde
enfin de tout ce qui veut communier, tout ce qui a besoin de communier,
un instant, avec moi, avec d’autres,
avec soi-même
surtout, aujourd’hui, je me sens prêt à communier avec moi-même,
j’ai appris à m’aimer,
j’ai appris à respecter et à chérir ma chair, comme sur un autel,
j’ai appris à voir au-delà de mes fautes, de mes faiblesses,
de mes imperfections, de mes lacunes, de mon incapacité à beaucoup de choses,
j’ai appris à me laisser emporter dans l’instant, tout entièrement,
malgré tout cette botte de noeuds mal liés, de noeuds, déliés, fatigués et pendouillant
que je suis,
malgré toutes ces choses qui auraient du être des cercles et qui sont devenus des carrés,
j’ai appris à rouler comme un seul homme, dévalant la pente de l’instant,
en quête de moi-même, en quête de ressourcement,
en quête du diamant dans l’instant,
en quête du nectar ineffable de vivre