souvent, pendant des jours,
j’oublie complètement qu’il existe d’autres sexes en ce monde
d’autres que les miens,
(je mets cela au pluriel car je me considère sexuellement, autant femme qu’homme),
je suis dans ma libido, comme dans une bulle,
j’ai appris à cultiver mon désir,
j’ai mon petit jardin intérieur, mon potager
qui me nourrit
de temps à autre, au gré d’une recherche sur internet,
je tombe sur une bite dressée ou un vagin entrouvert,
difficile de les éviter complètement,
ne fusse que parce que je pirate des films et les sites qui fournissent des liens de ce genre,
ont souvent des publicités pour des sites pornos qui viennent emplir l’écran à l’improviste
je passe mon chemin, rapidement,
dans un contexte de plaisir en solitaire, au long cours,
on a tout intérêt à éviter ce genre de boost artificiel de la libido,
on a bien assez de désir en soi, pour ne pas devoir jeter de l’essence sur le feu,
rien de tel que l’incandescence, 100% home made, 100% bio
on parvient ainsi, à instaurer une sorte de cycle splendidement optimisé du désir,
avec stockage des énergies, accroissement en finesse et précision des sensations,
un corps qui devient incroyablement réactif
avec une prostate, aussi qui devient incroyablement réactive,
jusqu’à ce que la chair décide que c’est le moment de décharger,
c’est quelque chose de très épanouissant,
de ne plus devoir compter sur aucune béquille sexuelle,
tout en parvenant à jouir abondamment
et à goûter à beaucoup de volupté
en rue, comme je l’ai déjà décris,
de temps à autre, un postérieur de femme qui ondule merveilleusement comme il faut
ou bien des seins bien galbés qu’on devine sous un t-shirt ou un chemisier
ou encore une bosse de pantalon d’homme
qui semble suggérer un membre avec du potentiel, sous la toile,
provoque de l’émoi en moi,
un tsunami d’émoi, en fait, j’en mouille ma culotte, littéralement,
mon pénis se met à goutter, à fuir comme un robinet mal fermé
mais cela c’est bien, c’est sain,
cela ne porte pas conséquence à mon cycle sexuel, en mode autosuffisance
après je rentre chez moi
et je n’y pense plus, cela a nourri mon désir quelque part, un instant, durant la journée
et quand la conversation intime, la conversation ardente, avec mon corps,
reprend,
l’arbre aux feuilles bruissantes, l’arbre aux feuilles douces, l’arbre aux feuilles soyeuses,
m’emplira, encore une fois, totalement,
dansera pour moi,
rendra hommage, saluera de loin, dans l’espace comme dans le temps,
ce corps étranger,
qui, un instant, m’a enflammé, m’a impressionné,
sans que j’y pense, un seul instant