je ferme les yeux et je plonge, la tête la première,
il y a une piscine en moi, avec une eau ineffable,
comme j’aime y barbotter, m’y laisser couler,
tourner et encore tourner, dedans,
glisser léger, glisser sans poids,
emporté par l’onde chaleureuse, emporté par l’onde soyeuse
mon corps est comme une corolle, grande ouverte,
s’imbibant des rayons d’un soleil, dans l’invisible,
je me sens butiné de partout, je m’offre,
je suis dans la main du désir et je m’offre
le vent du plaisir, s’engouffre partout en moi,
je le sens danser, dans tout mon être,
le ciel s’entrevoit parmi les voilages
qui frémissent, qui ondulent, imbibés de lumière
nous sommes gardiens de la chaleur,
elle se détache de la terre,
va faire un tour dans un nid de chair ambulante,
offrir un miroir à la vie, pour un temps,
pour faire danser la lumière,
pour faire miroiter le cristal, infiniment