#45280
bzo
Participant

je suis assis à mon bureau, les pieds sur la table,

couvert de mon immense peignoir, acheté récemment,

il fait encore frisquet, j’éteins toujours les chauffages, complètement quand je dors

et il a fait bien froid sur Bruxelles,

des températures négatives,  dehors, tout le long de la nuit,

et encore maintenant

mais les radiateurs sont rallumés, à puissance maximale,

cela devrait se réchauffer peu à peu

 

un endroit, très certainement

où la température est déjà bonne, actuellement, je le sens,

c’est entre mes cuisses,

mes génitaux sont comme au nid, bien enveloppés,

je les sens comme des chatons heureux, ronronnant,

mon sexe a légèrement durci,

sous l’effet des mouvements des jambes que je provoque,

en frottant les pieds, l’un contre l’autre

 

et puis je lance de régulières contractions que je maintiens un peu,

qui font réagir immédiatement ma prostate

la tension dans les muscles du périnée,

se propagent vers les couilles, la bite,

provoquant un léger  déplacement de tout le paquet,

compressé entre mes cuisses

des ondes génitales, ainsi, générés,

viennent se mêler, s’amalgamer, aux ondes prostatiques,

nées, une fraction de seconde, avant

 

sensation tellement délicieuse,

l’impression d’avoir une éponge imbibée de soie, bien chaude, entre les cuisses

qui au moindre mouvement, à la moindre pression,

se met à dégouliner, à répandre sa chaleur soyeuse, ondulante, frémissante,

aux alentours

 

tout doucement, je suis de plus en plus excité,

bien que je sois, en même temps, en train de faire ma consultation matinale d’internet,

ça va, le monde est encore là,

il n’a pas disparu pendant mon sommeil,

toujours à feu et à sang, quelques massacres à gauche, à droite,

des femmes en pleurs, des enfants affamés,

des guerriers toujours convaincus de leur mission de tuer tout ce qui bouge,

tout est bien là, ce cher monde,

à la fois, tellement détestable et magnifique

 

de temps à autre, je ferme les yeux,

juste dégustant les ondes qui nagent en moi,

je les sens qui sortent, par moments, de mon bassin,

venant se répandre plus haut,

imbibant d’ineffable, les cellules, au passage

 

oh comme c’est jouissif,

quel bien-être, quelle sensation épanouissante, instantanément,

c’est le paradis, pour l’instant, en moi,

la mort viendra un jour,

c’est le plaisir qui me déposera entre ses bras, j’espère,

qui sait, pendant un instant,

je sentirai, peut-être, tout l’univers autour de moi,

du fond des mers jusqu’au fin fond des galaxies

et tout ce qu’il y a entre,

comme se stabiliser ineffablement, se pacifier intégralement,

flotter sur un océan majestueux de nectar,

avant de m’éteindre complètement

 

je ne vais pas encore me caresser,

mes mains sont trop froides pour cela,

je ne me sens pas encore vraiment en train,

suis encore à moitié endormi,

alors je reste ainsi,

juste bougeant des hanches, des cuisses, des pieds,

avec les doigts sur la souris et les yeux rivés à l’écran

les jambes sur la table

et le bassin baignant dans  de la volupté matinale