chez moi, tout seul,
un instant, je me fais sodomisé divinement,
par une belle trique qui bouge en moi,
l’instant d’après,
je suis en train de lécher une chatte, collée à ma bouche,
tenant un braquemart dressé, dans chaque main,
je copule quand je veux, comme je veux, avec qui je veux,
me sentant à la fois homme et à la fois femme,
tantôt plus l’un, tantôt plus l’autre
mais surtout l’autre,
la puissance sexuelle, étant tellement plus du côté du féminin
et notre chair a tout cela en elle,
a tout le répertoire des sensations en elle,
peut tout faire monter sur les planches,
toutes les jouissances possibles et imaginables
à ce rythme, bientôt, j’arriverai même à copuler avec un arbre,
avec un nuage, avec une fleur
mais en attendant, chez moi, j’ai institué en moi, la partouze permanente,
tantôt céleste, raffinée, délicate, sophistiquée à l’extrême,
tantôt, bien crue, avec de la muqueuse, du sperme, des odeurs d’urine qui traînent,
sur les lèvres, sur les hampes,
des mouvements de bucheron qui cognent de toutes leurs forces, dans tous les orifices,
des allers retours frénétiques, des ahanements plaintifs, des grognements d’animaux en rut
je ne l’imagine pas, tout cela, jamais un seul instant,
je le vis, je le sens, avec la complicité de ma chair,
avec le féminin qui s’éveille en moi
avec le masculin qui vient à sa rencontre,
c’est la folie absolue là-dedans, quel délice,
tout est permis, tout peut se passer,
le prestidigitateur est invisible
mais son haut de forme, il y a toutes sortes de choses qui en sortent,
qui courent dans toutes les directions, ineffablement