#45408
bzo
Participant

je bricole à nouveau,

besoin sans cesse, de nouvelles étagères que je case à gauche, à droite, dans les hauteurs, sur mes murs

pour mettre des livres et encore des livres, que j’achète chez les bouquinistes,

je les accumule pour ma retraite,

comme un oiseau ramène des brindilles pour son nid

 

je me suis peu à peu, complètement dévêtu,

à bouger tout le temps, on attrape chaud,

ma peau à l’air libre, je me sens directement tout chose,

avec les énergies qui se sont accumulées en moi,

mon corps est devenu tellement réactif

 

c’est juste magique de bricoler comme cela,

le contact de toutes sortes de matériaux contre ma peau,

me fait frissonner tellement,

je compare les types de sensations que cela éveille en moi,

le contact des planches de sapin,

à la fois si doux, si velouteux et un peu rugueux, râpeux, tiède,

le contact des outils, en métal froid, dur, avec des coins , des arêtes,

tout un monde nuances de frissons qui s’éveillent

que je déguste,

tandis que je me déplace, que je bouge, que je me penche,

que je m’assieds, me mets sur le marchepieds

 

continuant mon travail, le décorant, le colorant,

il y a des guirlandes de fête, accrochés au-dessus de mes instants,

qui clignotent,

la vie, à la maison,

c’est une communion avec mon corps qui s’exprime librement,

quelque soit mon activité,

moments d’unisson, moments d’incandescence,

brefs mais si complets, si totaux,

si désaltérant

 

il s’agissait de s’assurer des points d’eau,

tout le long du parcours,

tout le long du parcours de ma caravane,

s’assurer une capacité à étancher la soif dans ma chair,

s’assurer des moments de magie, avec elle,

sentir mes ailes battre, frissonner dans les airs,

mission accomplie