#45487
augnat
Participant

Bonjour,

J’ai lu ce fil avec intérêt et je me sens touché par ce qui t’arrive Kas. Je ne suis pas psy non plus, mais j’ai eu le cheminement inverse de celui qui est le tien dans ce domaine, la découverte des plaisirs sexuels autres se fait pour moi maintenant que j’ai fait un important travail sur moi et que j’ai déblayé plusieurs sources de blocage, et je sens qu’elle en est une conséquence, j’en aurais été incapable à ton âge (j’ai une dizaine d’années de plus que toi) ; je ne vais évidemment pas détailler ma thérapie, mais pour ce qui touche au sexuel, je suis passé par l’acceptation du désir que je peux susciter ou de l’ambivalence qui peut se traduire par du rejet chez l’autre, l’acceptation aussi d’une part homosexuelle qui à mon avis est présente à divers degrés chez tout le monde (chez moi, je crois que ça ne franchira pas la dimension du fantasme occasionnel mais rien que cette modeste découverte a été très importante), l’acceptation enfin et surtout d’une part féminine notamment dans mon rapport au désir que j’ai déjà évoquée dans un autre message, qui fait que, je pense, le plaisir prostatique n’est pas accessible à ceux chez qui elle fait défaut (mais je me trompe peut-être).

Bref, à ce que je lis de ce que tu as écrit, et il me semble que tu l’analyses assez bien aussi, j’ai l’impression que tu en es arrivé à une pratique addictive de ce plaisir sexuel singulier, ou que tu t’es focalisé sur sa maîtrise, en te disant que quelque part, il allait te permettre de pallier des choses, notamment ce sentiment de vide affectif que tu décris et qui me fait beaucoup de peine. La visualisation un peu compulsive de vidéos pornographiques me semble aller dans le même sens, mais tu l’as fait avec ce que tu es, tu as géré tes difficultés comme tu as pu et si tu t’es focalisé sur le plaisir prostatique, tu n’as pas à t’en vouloir parce que ces mécanismes de répétition se fixent sur quelque chose de toute façon. Tu n’as fait de mal à personne d’après ce que je comprends. Je trouve ça très positif de voir un psy, à mon avis c’est très important d’aller creuser par une psychanalyse ou une psychothérapie analytique et pas simplement des séances de soutien du quotidien, parce que si le sexe peut apporter un apaisement momentané, ça ne comble pas un vide qui doit venir de beaucoup plus loin et qu’il faut aller chercher pour arriver à ne plus être envahi par des choses qu’on ne comprend pas forcément. Ce sont des choses qui prennent du temps, mais comme pour la prostate, chaque avancée est précieuse.

Courage 🙂